“La guerre ne génère que des ravages”, prévient François, condamnant la précipitation à s’armer. Audience possible samedi à Zelensky (S.C.)

“La guerre n’a jamais soulagé la vie des êtres humains, jamais elle n’a pu guider leur chemin dans l’histoire, ni réussi à résoudre les conflits et les oppositions qui ont émergé dans leurs actions”. C’est ce qu’a déclaré le pape François dans un message pour le 60e anniversaire de “Pacem in Terris” de Jean XXIII. Le texte contient une ferme condamnation de la course aux armements en cours et il est significatif qu’il ait été diffusé à la veille de l’éventuelle rencontre avec le président ukrainien. François joue notoirement toutes les cartes en faveur de la paix et des sources vaticanes, consultées par l’ANSA, ont confirmé les rumeurs selon lesquelles le président Volodymir Zelensky pourrait effectuer une visite éclair à Rome samedi prochain.

Dans son message, le Souverain Pontife rappelle la dévastation que chaque guerre génère: “les victimes, les destructions, la perte de l’humanité, l’intolérance, jusqu’au déni de la possibilité d’envisager demain avec une confiance renouvelée”. C’est pourquoi la paix doit se construire sur l’engagement de poursuivre une politique basée, comme le dit l’Encyclique, sur la vérité, la justice, l’amour et la liberté.

Selon “l’humanité ne semble pas avoir chéri combien la paix est nécessaire, combien de bien elle apporte”. Il ajoute que “l’égoïsme de quelques-uns et les intérêts de plus en plus limités de certains” suggèrent que les armes sont la solution aux problèmes et conflits qui émergent. Par ailleurs, si d’un côté il y a des relations internationales qui limitent l’usage de la force de l’autre “la volonté de puissance reste, malheureusement, un critère de jugement et un élément d’activité dans les relations entre États. Et cela se manifeste dans les différentes régions avec des effets dévastateurs sur les personnes et leurs proches, sans épargner les infrastructures et le milieu naturel”.

Dans le message, le pape dénonce l’augmentation des ressources économiques pour l’armement, une course redevenue “un instrument des relations entre États”, comme si la paix était possible si elle ne se fondait que “sur un équilibre de leur possession”. Des conditions qui génèrent la peur et la terreur et qui risquent de se précipiter dès qu’une étincelle se produit.

Il faut, dit François, “une profonde réforme des structures multilatérales que les Etats ont créées pour gérer la sécurité et garantir la paix, mais qui sont aujourd’hui privées de liberté et de possibilité d’action”.

Sante Cavalleri