La Journée mondiale contre le travail des enfants, une réalité toujours plus présente à travers le monde. Aggravation durant la pandémie. Les appels de François

Selon les données fournies par l’ISPI, l’Institut d’études politiques internationales, la majorité des enfants âgés de 5 à 17 ans impliqués dans le travail des enfants, soit plus de 86 millions, se trouvent en Afrique subsaharienne, qui est également le lieu où les enfants de moins de onze ans sont le plus exploités. En Asie, le travail des enfants touche plus de 50 millions d’enfants, notamment en Asie du Sud-Est. Il est par ailleurs frappant de constater que même dans les régions les plus riches de la planète, l’Europe et l’Amérique du Nord, près de 4 millions d’enfants travaillent. L’Unicef et l’Organisation Internationale du Travail estiment que 9 millions d’enfants supplémentaires sont menacés par l’impact de la pandémie de coronavirus, et un modèle de simulation montre que ce nombre pourrait atteindre 46 millions s’ils n’ont pas accès à une couverture sociale.

«Les enfants sont l’avenir de la famille humaine: c’est à nous tous que revient le devoir de favoriser leur croissance, leur santé et leur sérénité!» Par ce tweet sur son compte @Pontifex, le Pape François est venu évoquer la Journée mondiale contre le travail des enfants, une réalité toujours plus présente à travers le monde.
«Tellement de gens, au lieu de les faire jouer, les rendent esclaves: ça, c’est une plaie! Une enfance sereine permet aux enfants de regarder avec confiance vers la vie et vers demain. Gare à celui qui étouffe en eux l’élan joyeux de l’espérance!», avait déclaré le Souverain Pontife lors de l’audience générale du 12 juin 2013. «J’appelle les institutions à tout mettre en œuvre pour protéger les mineurs, en comblant les lacunes économiques et sociales qui sous-tendent la dynamique déformée dans laquelle ils sont malheureusement impliqués», avait-il demandé l’année dernière.

En raison des conséquences économiques et sociales de la pandémie de coronavirus, le nombre d’enfants contraints de travailler a augmenté pour la première fois en 20 ans, après avoir connu une baisse significative (-94 millions) entre 2000 et 2016. Dans le message vidéo pour la 75e Assemblée générale des Nations Unies, le 25 septembre dernier, le Souverain Pontife invitait à ne pas «ignorer les conséquences dévastatrices de la crise du Covid-19 sur les enfants», qui par millions «ne peuvent pas retourner à l’école». Une situation qui, «dans de nombreuses régions du monde», menace de faire augmenter le travail, l’exploitation, les abus et la malnutrition des enfants.