La rencontre entre Joe Biden et le cardinal Zuppi a duré deux heures. Le nonce: “le pape l’a envoyé pour dialoguer, écouter et être écouté”

La rencontre à la Maison Blanche entre Joe Biden et l’envoyé du Vatican pour la paix en Ukraine, le cardinal Matteo Maria Zuppi, a pris fin. C’est ce qu’ont rapporté des journalistes sur place. La conversation a duré près de deux heures.

Comme indiqué dans un communiqué de la Maison Blanche, “le président Biden a exprimé ses meilleurs vœux pour la poursuite du ministère du pape François et pour son leadership mondial et s’est félicité de la récente nomination d’un archevêque au poste de cardinal NOUS”. Le cardinal et le président, le deuxième de la confession catholique dans l’histoire des États-Unis, “ont également discuté de l’engagement du Saint-Siège à fournir une aide humanitaire pour faire face aux souffrances généralisées causées par l’agression continue de la Russie en Ukraine”, conclut la note. Le cardinal, a précisé la présidence, a été reçu à la Maison Blanche “à la demande du pape François”.

Le cardinal Zuppi, archevêque métropolitain de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, s’est rendu à Washington pour “dialoguer, écouter et être écouté”, a déclaré le nonce apostolique à Washington, Christophe Pierre, à RaiNews24, quelques heures avant la rencontre bilatérale à la Maison Blanche entre Zuppi et le président américain Joe Biden sur sa mission de paix pour l’Ukraine.
“Le président a toujours été très attentif au Saint-Père”, a ajouté M. Pierre.

Le cardinal Zuppi s’est rendu à Kiev les 5 et 6 juin et à Moscou les 28 et 29 juin. En mai, le Saint-Siège avait annoncé la nouvelle de cette “mission” du président de la Conférence épiscopale italienne, confiée par le pape et déjà anticipée par François lui-même dans son vol de retour de Hongrie. Une mission qui, comme l’a expliqué plus tard le secrétaire d’État Pietro Parolin, n’a pas “la médiation comme but immédiat”, mais l’objectif de “chercher avant tout à favoriser le climat, à favoriser un environnement qui puisse conduire à des chemins de paix”. Interrogé par des journalistes en marge d’un événement à Rome sur la possibilité que l’initiative du Saint-Siège inclue d’autres interlocuteurs que la Russie et l’Ukraine, tels que les États-Unis et la Chine, M. Parolin avait déclaré que, dans ce dialogue souhaité par le pape, “nous ne voulons exclure personne”.

Au cours de ses deux jours à Kiev, le cardinal Zuppi a eu une série de rencontres, notamment avec le président Volodymir Zelensky et avec Dmytro Lubinets, commissaire parlementaire ukrainien pour les droits de l’homme, ainsi qu’avec des membres du Conseil des églises et des organisations religieuses. Au cours de ces journées, le cardinal s’est également arrêté pour prier à Bucha, la ville située à quelques kilomètres de Kiev qui a fait la une des journaux au début du conflit pour le massacre aveugle (mais on ne sait pas très bien par qui, ndlr) de civils, abandonnés dans les rues ou jetés dans des fosses communes. Les résultats de ces pourparlers “seront sans aucun doute utiles pour évaluer les mesures à prendre tant au niveau humanitaire que dans la recherche des voies d’une paix juste et durable”, peut-on lire dans une note du Vatican.

Les trois jours du cardinal Zuppi à Moscou – rappelle Vatican News – ont également été marqués par plusieurs rendez-vous. Le cardinal n’a pas rencontré le président Vladimir Poutine, mais s’est longuement entretenu avec Yuri Ushakov, assistant du président de la Fédération de Russie pour les affaires de politique étrangère, puis avec Maria Lvova-Belova, commissaire du président de la Fédération de Russie pour les droits de l’enfant. Deux occasions, donc, où “l’aspect humanitaire de l’initiative a été souligné, ainsi que la nécessité de pouvoir atteindre la paix tant désirée”. L’envoyé du Pape a commencé sa mission par une pause de prière devant l’icône de Notre-Dame de Vladimir, puis, le deuxième jour du voyage, il a également eu une rencontre, qualifiée de “fructueuse” par le Saint-Siège, avec Kirill, patriarche de Moscou et de toute la Rus’, à qui “il a transmis les salutations du Saint-Père et avec qui il a également discuté d’initiatives humanitaires susceptibles de faciliter une solution pacifique”. Les 72 heures passées sur le sol russe ont également été marquées par une rencontre avec la Conférence des évêques catholiques de Russie, avec laquelle, en compagnie d’un grand nombre de prêtres et en présence d’ambassadeurs et de représentants du ministère des Affaires étrangères, M. Zuppi a présidé une concélébration solennelle dans la cathédrale de l’archidiocèse de la Mère de Dieu, à Moscou.

Sante Cavalleri