Le bilan budgétaire 2019 du Saint-Siège établit les entrées à 307 millions d’euros, pour 318 millions de dépenses. Le déficit s’élève donc à 11 millions d’euros, pour un patrimoine financier total de 1402 millions. En y ajoutant les budgets du Gouvernorat du Vatican, du Denier de Saint-Pierre, de la Banque Vaticane IOR, du Fonds de pensions et des Fondations d’aide à la mission du Saint-Siège, on obtient un patrimoine d’environ 4000 millions d’euros nets.
Par souci de transparence, le père Juan Antonio Guerrero Alves, nouveau préfet pour l’économie du Saint-Siège, explique les revenus en détails : “en 2019, 54 % des ressources de la Curie proviennent du patrimoine, pour un montant de 164 millions d’euros”. “L’activité commerciale (visites des catacombes, les productions vendues par le Dicastère pour la Communication, la maison d’édition du Vatican, etc…) et les services (comme les taxes sur certains certificats ou pour les universités pontificales) représentent 14 % du budget, soit 44 millions d’euros. Et les dons des diocèses et des fidèles du monde entier s’élèvent quant à eux à 56 millions d’euros, soit 18 % du budget total”.
Le père Guerrero suggère alors, pour y voir plus clair, de “diviser ces coûts en trois blocs” : une partie appelée ‘gestion d’actifs’ de 67 millions d’euros, soit 21% des coûts, dont 18 millions d’euros se répartissent en taxes et 25 millions d’euros sont utilisés pour l’entretien des bâtiments. Ensuite, “les services et l’administration absorbent 14% du budget total, et enfin les dépenses de mission en représentent 65%”.
Faire beaucoup avec peu
“Ce qui m’a le plus marqué en apprenant à mieux connaître la Curie, a confié le Jésuite, c’est qu’on fait beaucoup avec peu”. En comparant le budget du Vatican avec d’autres pays ou régions, a-t-il reconnu, “je n’ai rien trouvé de comparable, dans la gestion de 125 nonciatures (ambassades du Saint-Sièges) et missions permanentes dans le monde avec 43 millions d’euros, avec la pertinence et la capacité de médiation” du Saint-Siège.
Egalement en y ajoutant, “la publication d’un quotidien reconnu qu’est l’Osservatore Romano, une transmission 24h sur 24 en 40 langues, comme le font Radio Vatican et Vatican Media, la diffusion des informations et leur explication comme le fait Vatican News, en dépensant 45 millions d’euros: je n’ai rien trouvé de comparable dans le monde de la communication”, a tenu à souligner le Préfet.
Interrogé par Andrea Tornielli sur Vatican News, le chef du Dicastère a aussi expliqué que le Denier de Saint-Pierre (fonds alloués aux oeuvres de charité) est “une façon concrète de collaborer à la mission du Saint-Père pour le bien de toute l’Eglise”. “En 2019, le fonds du Denier a couvert 32% des dépenses pour la mission” du Vatican, à hauteur de 66 millions d’euros, a-t-il rappelé.
Gérer les finances comme un bon père de famille
Le Père Guerrero a aussi répondu au sujet de l’affaire de l’acquisition d’un immeuble de luxe à Londres via les fonds du Vatican : “de ce que je sais, les pertes financières liées à cet immeuble de Londres n’ont pas été couvertes par le Denier, mais par d’autres fonds de réserves de la Secrétairerie d’Etat”.
Il a conclu en en appelant à “être reconnaissant envers le Saint Peuple de Dieu qui aide le mission du Pape”, grâce à la contribution de tous. C’est pour cette raison qu’il tient à “être transparent” sur l’utilisation et les dépenses du Saint-Siège. “Notre devoir est de gérer leurs dons avec l’honnêteté, la prudence et la prévoyance d’un bon père de famille”.