“Nous nous battons pour que les économies ne soient pas fortifiées par les industries d’armement”. Le pape François l’a demandé lors de la messe pour tous les morts au cimetière militaire français de Camilluccia. “Arrêtez, frères et sœurs ! Arrêtez les fabricants d’armes ! Ces tombes parlent, elles crient toutes seules, elles crient à la paix”, a invoqué François après avoir marché lentement et la tête baissée dans le long couloir qui sépare les étendues de verdure, où se trouvent les pierres tombales des soldats français morts pendant la Seconde Guerre mondiale stand, chacun d’eux il a une croix de marbre au-dessus des mots “Mort pour la France”.
Dans ce site romain historique perché sur la colline de Monte Mario, inconnu de nombreux citoyens de la capitale mais d’une grande importance pour les Français de Rome, Francesco arrive près d’une demi-heure en avance, passant devant l’entrée qui porte la gravure “Cimitière Militaire Français”- Campagne d’Italie 1943 – 1944″. Il y a de nombreux pas que nous faisons chaque jour “face à tant de faits historiques, tant de situations difficiles, tant de cimetières”, a déclaré le Pape qui a poursuivi: « Nous aurons tous un dernier pas. Quelqu’un peut me dire : “Mais mon père, ne sois pas si triste, ne sois pas si tragique”. Mais c’est la vérité. L’important est que cette dernière étape nous trouve sur le chemin, pas seulement en nous promenant; dans le voyage de la vie et non dans un labyrinthe sans fin”.
En regardant les tombes de ceux qui ont été tués à la guerre, le pape François a ajouté: “Ces gens sont de bonnes personnes, ils sont morts à la guerre. Elle est morte parce qu’elle était appelée à défendre sa patrie, défendre des valeurs, défendre des idéaux et, bien d’autres fois, défendre des situations politiques tristes et regrettables”. “Ce sont les victimes, les victimes de la guerre qui ronge les enfants de la Patrie” Le Français était le troisième cimetière militaire où le pape François a prié, après s’y être rendu par le passé, encore à l’occasion du 2 novembre : Anzio, en 2017, et Redipuglia, en 2014. Puis il commémore les morts et disparus sur la Piave en 1914 : « Beaucoup y sont restés », ainsi que les victimes du débarquement de Normandie : « Quarante mille, dans ce débarquement ! Mais peu importe, ils sont tombés … “.
Puis Francisco confia avoir été frappé par l’inscription devant un tombeau : “Inconnu, inconnu, Mort pour la France, mort pour la France”. Une tombe anonyme, comme des milliers d’autres dans les cimetières de guerre. “Même pas le nom…”, a observé le Pape. “Dans le cœur de Dieu est le nom de chacun de nous, mais c’est la tragédie de la guerre. Je suis sûr que tous ceux qui sont partis volontairement, appelés de leur patrie pour la défendre, sont avec le Seigneur. Mais nous sommes, que nous sommes en route, combattons-nous assez pour qu’il n’y ait pas de guerres? Pourquoi les économies des pays ne sont-elles pas renforcées par l’industrie de l’armement? “Aujourd’hui – a dit l’évêque de Rome – le sermon devrait regarder les tombes”. Des tombes, certaines portant le nom, d’autres non, mais elles sont toutes « un message de paix”. Je suis un cri puissant sortant de la terre : “Arrêtez, frères et sœurs, arrêtez ! Arrêtez les fabricants d’armes, arrêtez !”
“Ces deux pensées, je vous laisse”, a finalement conclu le Pape. « Toi qui donnes, tu penses, dans tes pas, dans le dernier pas » : que ce soit dans la paix, dans la paix du cœur, dans la paix de tout. La seconde pensée : ces tombeaux qui parlent, crient, crient à eux-mêmes, crient: “Paix ! Que le Seigneur, est la dernière prière, nous aide à semer et à garder ces deux pensées dans nos cœurs”.
À son retour au Vatican, après la messe, le Pontife – rapporte Vatican News – s’est rendu dans les Grottes du Vatican, sous la Basilique Saint-Pierre, où sont conservées les tombes des papes décédés. Là aussi, François s’est arrêté dans la prière en se souvenant de ses prédécesseurs.