Le temps des rendez-vous, le temps des incertitudes. Plusieurs dicastères du Vatican et de nombreuses nonciatures attendent de nouveaux titulaires. Le cas de S. Paolo hors des murs (S.I.)

Avec l’entrée en vigueur de la Réforme de la Curie, le 5 juin dernier, divers chefs de départements de la Curie romaine sont tombés, en particulier les titulaires de départements qui ont été fusionnés : Tagle de l’évangélisation et Fisichella de la nouvelle évangélisation, ainsi que Versaldi de la Education et Ravasi de la culture) et la nomination des nouveaux propriétaires est en attente. Tandis que plusieurs autres chefs de dicastère (Ouellet des évêques, Sandri des églises orientales) ont atteint l’âge de la retraite et attendent l’alternance. Mais ces deux derniers ne sont pas caduques et théoriquement le pape pourrait encore les maintenir en fonction. Cela explique le fait que dans le bulletin d’aujourd’hui, compte tenu des audiences, le Bureau de presse présente la carte. Marc Ouellet comme préfet du Dicastère pour les évêques et Mgr. Salvatore Fisichella simplement comme archevêque titulaire de Voghenza. En tout cas, le secrétaire des séminaires du dicastère pour le clergé et le secrétaire du dicastère pour la charité sont déjà vacants.

De plus, le Nicaragua est sans nonce apostolique depuis trois mois et il existe de nombreux autres “sièges vacants” dans le réseau diplomatique du Vatican qui accrédite ses représentants auprès de 183 États et organisations internationales. Selon le site “Il Sismografo” à l’heure actuelle plus de 10% des représentations se feraient en effet sans guide sur le terrain ou avec un représentant pontifical ayant déjà dépassé 75 ans, un seuil qui s’élève si l’on considère que le les nonces peuvent prendre leur retraite à 70 ans. Mgr Christophe Pierre, français, nonce aux États-Unis, et le cardinal Mario Zenari, nonce en Syrie, ont déjà 76 ans, qui pourraient également être prolongés en raison de la situation particulière du pays.

Dans de nombreux cas, ce sont des nations importantes. Le 8 juin dernier, dans l’après-midi, le pape François a, comme chaque année, visité en privé l’Académie pontificale ecclésiastique, où, s’entretenant “avec les étudiants de l’institut, il a souligné l’importance de s’enraciner dans une spiritualité sacerdotale nourrie par la prière et rôle de l’année missionnaire qu’il a voulu comme partie intégrante du cheminement de préparation, et il a indiqué comme modèles de sainteté pour la vie diplomatique saint Charles de Foucauld et saint Pierre Favre”.

Bref, le Pape François est aux prises avec un casse-tête complexe, dans lequel entrent en jeu les mérites acquis et les attentes de chacun, mais surtout les caractéristiques que le Pape estime nécessaires aux différents services désormais découverts. Et il ne doit pas être facile de trouver les bons noms pour toutes les boîtes.

Il y a aussi des situations particulièrement enchevêtrées, dont l’une concerne la basilique papale de San Paolo Fuori le Mura à Rome, qui est revenue aux bénédictins il y a 12 ans après une tentative (avortée) de Benoît XVI de la confier à la nouvelle communauté monastique de Vallechiara. , qui a ensuite été supprimée. La nomination de Dom Donato Ogliari à l’abbaye de San Paolo tout en maintenant la direction, en tant qu’administrateur apostolique, de Montecassino, devrait marquer la relance de la présence des bénédictins dans la basilique romaine, où récemment le pape François avait ordonné une visite canonique confiée à l’archevêque émérite de Cagliari Arrigo Miglio (maintenant “récompensé” par le cardinalat).

En fait, la dure répression vaticane qui a frappé l’abbaye de San Paolo après l’expérience d’un guide prophétique comme celui de l’abbé Giovanni Franzoni dans les années 1970, a marqué le début d’une déformation des abbayes bénédictines du Latium auxquelles elles ont progressivement (à partir de San Paolo, passant par Subiaco et arrivant à Montecassino), le pouvoir sur les territoires qui leur avaient été confiés pendant des siècles a été supprimé, les initiant à un déclin progressif. A San Paolo, Ogliari succède à dom Roberto Dotta, qui a fait preuve d’une grande ouverture mais n’a pas pu résister à la visite apostolique de Miglio (apparemment destiné au rôle d’archiprêtre de la Basilique en remplacement du Card. Harvey) tandis qu’à Montecassino il a remplacé dom Pietro Vittorelli qui il a démissionné suite à un accident vasculaire cérébral, une maladie qui a malheureusement mis au jour une situation personnelle assez irrégulière.

“La décision du pape François – écrit l’évêque de Sora Cassino Gerardo Antonazzo – d’élire Dom Donato Ogliari, abbé ordinaire de Montecassino, comme nouvel abbé de l’abbaye de San Paolo Fuori le Mura atteste de son estime pour les valeurs humaines, spirituelles et culturelles qualités du cher père Donato. Au père bien-aimé Ogliari, avec qui ces dernières années nous avons partagé la fraternité de l’amitié ecclésiale et de la collaboration fructueuse et accrue au service d’un territoire marqué de manière indélébile par la riche et précieuse spiritualité bénédictine, le souhait d’un bon ministère de la toute la communauté diocésaine, unie à la gratitude pour le témoignage industrieux prodigué au cours de ces riches années de son ministère abbatial à Montecassino”.

Salvatore Izzo