L’engagement social de NextGenerationEU expliqué par le député européen Benifei

Créer une Europe plus sensible aux droits sociaux de ses citoyens est l’un des objectifs de NextGenerationEU, l’instrument de relance de l’Union européenne pour répondre à la crise économique et sociale engendrée par la pandémie de COVID-19. Un plan de 750 milliards d’euros pour une Europe plus verte, plus numérique, plus résiliente et mieux adaptée aux défis actuels et à venir.

Le député européen et chef de délégation du Parti démocrate au sein du Parlement européen, Brando Benifei, souligne l’exigence de redessiner une Union qui soit plus unie et démocratique, deux appellations souvent oubliées et réaffirmées maintenant par NextGenerationEU. « Au cours de ces dernières années » – a déclaré Benifei – « la politique de l’UE s’est relevée incapable de donner des réponses communes à une crise économique de longue durée. En parallèle, nous avons assisté à une crise de la démocratie qui a été menacée, d’un côté par des tensions nationalistes, et de l’autre côté, dans la gestion insuffisante, de la part de l’UE, des thèmes et des défis posés par la globalisation », ne parvenant pas à gérer ses processus et ses conséquences.

Parmi les défis de ces deux dernières décennies, nous trouvons le grand flux migratoire à l’intérieur de l’Union, un flux qui a caractérisé le dernières générations et par rapport auquel l’Europe n’a pas été à la hauteur. Au contraire, avec la crise actuelle causée par la pandémie, l’Union européenne s’est démontrée bien capable de proposer des réponses communautaires, en mettant en place, aujourd’hui, à travers le grand projet NextGenerationEU, des instruments de relance. Le souhait, explicité par le député européen, est celui de, par le biais des différent Plans nationaux pour la reprise et la résilience élaborés par les États membres, favoriser, entre autres, « des politiques européennes qui soutiennent la mobilité, des politiques de sécurité sociale, ainsi que la reconnaissance accrue de la citoyenneté européenne face à l’éclatement trop évident des droits civils et sociaux des travailleurs ». Pour reconstruire l’Europe, il est nécessaire donc – comme l’a affirmé Benifei – d’établir une discontinuité avec le passé. Cela se traduit, par exemple, dans la mise en œuvre de politiques visant à insérer les jeunes dans le monde du travail à longue durée, ainsi qu’à lutter contre la pauvreté, surtout des enfants, pour laquelle la Garantie pour l’enfance a déjà été approuvée dans le cadre du Fond social européen Plus. En ce qui concerne le thème de la pauvreté infantile, Benifei a commenté : « À présent, en Europe, nous avons beaucoup de mineurs en situation de pauvreté, qui ont donc des opportunités réduites par rapport à leurs pairs. Il faut des politiques visant à les sortir d’une pauvreté multidimensionnelle (au niveau de l’éducation, d’accès à la santé et à une nutrition adéquate, exc.), qui signifie aussi faire un service aux jeunes de l’avenir, pour qu’ils puissent grandir en ayant les mêmes opportunités que les autres ».

Les trois piliers du Recouvrement européen, qui sont la durabilité, l’innovation et la cohésion sociale, seront affrontés et étudiés au cours de deux étapes importantes pour l’Union : le sommet social de Porto, qui aura lieu le 7 mai prochain et qui entamera officiellement le Pilier européen des droits sociales pour lequel sont prévues des mesures comme la définition d’un salaire minimum européen, ainsi que la reconnaissance de la « dignité » des travailleurs européens en mobilité, et la Conférence sur l’avenir de l’Europe du 9 mai prochain, qui se propose comme un débat ouvert et concrète de prise de décision sur l’Europe de demain.

À propos du thème de la mobilité européenne qui concerne « tous les jeunes européens qui partent à l’étranger, qui voudraient y rester ou qui voudraient rentrer », l’eurodéputé Benifei a réaffirmé le besoin impératif de combattre la mobilité forcé, négative, pour promouvoir une mobilité positive, sur une base volontaire, et non provoqué par des choix obligés.

Offrir de nouvelles opportunités d’emploi aux jeunes et aux jeunes adultes, catégorie, cette dernière, pour laquelle les chances de carrière en Europe sont plus réduites, est l’objectif de Erasmus Pro, un élargissement du Programme Erasmus qui inclut des opportunités d’emploi, et pas seulement d’étude, aux jeunes et aux jeunes adultes qui désirent expérimenter la mobilité temporaire ou permanente. Afin de favoriser l’intégration des personnes en mobilité tout comme un sentiment de citoyenneté, les association d’aide et de soutien aux citoyens émigrés – a-t-il ajouté Benifei – doivent continuer à jouer leur rôle de pont entre la communauté d’origine et celle d’adoption pour contribuer à « construire une mobilité positive et durable qui fonctionne, dans un espace toujours plus uni, spécialement du point de vue de l’inclusion sociale et de l’accès aux biens fondamentaux ».

L’exhortation de l’eurodéputé est de s’engager davantage, à tous les niveaux, pour développer un modèle social européen, démocratique et libre, « qui soutienne ceux qui restent sur le côté de la route et qui garde le principe de liberté politique », en faisant en sorte que les droits des citoyens européens, notamment de ceux qui vivent la mobilité, se concrétisent même grâce à une solidarité intergénérationnelle forte et renouvelée.

Arianna Barile