“Les jeunes se lèvent contre le racisme”, le thème de la Journée internationale pour l’élimination des discriminations raciales 2021

Le 21 mars – Nous commémorons ce jour de 1960 où, à Sharpeville (Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l’apartheid. En proclamant la Journée internationale en 1966, l’Assemblée générale a engagé la communauté internationale à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale.

À l’occasion de cette journée, l’Union européenne réaffirme son engagement sans relâche en faveur de l’éradication de toute forme de racisme, xénophobie et intolérance qui y est associée. Des manifestations de discrimination se vérifient jour après jour, aux quatre coins du monde, par le biais d’actes de violence et d’harcèlement, ainsi que par des phénomènes de marginalisation et d’exclusion sociale. Nous assistons à un racisme systémique qui a des effets dévastateurs, non seulement sur les victimes d’épisodes discriminatoires, mais aussi sur la société toute entière dont elles font partie. Comme le rappelle l’ONU, « le racisme, la xénophobie et l’intolérance ont été à la base des épisodes les plus tragiques dans l’histoire de l’humanité et encore aujourd’hui ils représentent la raison et le prétexte des plus graves violations des droits de l’homme ». Ils entravent le développement des sociétés, leur cohésion, leur progrès et leur paix.

« Les jeunes se lèvent contre le racisme » est le thème de la journée proposé cette année par l’ONU, un thème visant à promouvoir, parmi les plus jeunes, une culture et une éducation à la tolérance, au respect et à l’égalité qui rejette toute forme de discrimination, à partir du racisme. Les Nations Unies s’adressent aux jeunes qui ont défendu avec force les droits des noirs au cours des nombreuses manifestations du mouvement « Black Lives Matter », qui ont fait entendre leur voix dans les rues, en criant contre les injustices et l’absurdité du racisme, pour qu’ils soient un exemple à suivre pour les jeunes du monde entier.

La pandémie a eu un impact majeur sur les jeunes, et en particulier sur ceux issus des minorités. Plusieurs d’entre eux sont confrontés à une discrimination raciale accrue, ainsi qu’à de graves perturbations dans leur éducation, à des perspectives d’emploi réduites et à une possibilité très limitée de participer à la vie publique, ce qui entrave leur affirmation individuelle et à l’intérieur de la société. Par cet alarme lancé par l’ONU, l’appel est de favoriser, spécialement parmi les jeunes, un sentiment de fraternité, d’appartenance commune, dans la perspective de communion et de paix décrite par le Pape François dans sa célèbre encyclique « Tous frères », dans un monde qui doit apprendre à aller au-delà des distances dues aux origines, à la nationalité, à la couleur ou à la religion. Il s’agit de défendre un amour fraternel, qui embrasse tous et accueillit les différences en tant que richesse dont on peut bénéficier, et non pas en tant que raison de conflit ou de contraste.

La haine raciale est l’un des plus grands maux de l’histoire et du monde moderne, malgré les grands progrès réalisés, à niveau international, en matière de droits de l’homme. Nous observons encore des épisodes inquiétants et injustifiés de violence et de peur vis-à-vis de certaines ethnies, nous agissons sur la base de préjugés infondés qui minent la vie et l’intégrité de plusieurs minorités partout dans le monde. En jetant un coup d’œil à notre Continent,  selon le rapport 2018 de l’Union européenne intitulé “Être noir dans l’UE”, 39% des personnes d’origine africaine se considèrent victimes de discrimination raciale au cours des cinq années précédant l’enquête. Afin de battre cette donnée alarmante, l’Union a adopté, le 18 septembre de l’année dernière, son plan d’action contre le racisme 2020-2025, avec l’objectif de renforcer les instruments d’intervention pour le contraste à la discrimination raciale, en promouvant le principe clé de l’inclusion de tous dans tous le domaines de la vie. Dans ce sens, une coopération multilatérale dans la lutte contre ces phénomènes est fortement recommandée, ainsi que la mobilisation et l’engagement de toutes les institutions et de tous les citoyens. « Nous travaillons en étroite collaboration avec les Nations unies et avec la société civile aux niveaux mondial et local, aux quatre coins de la planète. En plus, le plan d’action de l’UE en faveur des droits de l’homme et de la démocratie (2020-2024) établit un cadre propice pour œuvrer à la protection des personnes et à l’élimination des inégalités, de la discrimination et de l’exclusion, et entend faire de la lutte contre le racisme un élément clé de notre dialogue et de notre coopération avec les pays partenaires », la déclaration conjointe des représentants de l’Union.

Arianna Barile