La présidence française du Conseil de l’Union européenne intervient à un moment très complexe pour notre continent.
Face à une nouvelle flambée épidémique, les États membres cherchent les meilleures mesures et façons afin de préserver la santé de la population et maintenir la stabilité économique.
À côté de la croissance des migrations internes du sud et de l’est de l’Europe vers l’ouest et le nord, il existe encore un danger de migrations illégales provenant d’Asie et d’Afrique dont le but est désormais de trouver de nouvelles routes aux frontières orientales de l’Union.
Les débats sur les valeurs sur lesquelles l’Europe devrait reposer sont toujours en cours. Parmi ces valeurs, il y en a certaines qui vont si loin qu’elles imposent des sanctions à des États comme la Pologne et la Hongrie, car ces dernières n’acceptent pas des concepts extrêmement libéraux ayant pour conséquences la destruction des valeurs traditionnelles de la famille, de la nation et de la sécurité intérieure.
Les conséquences du Brexit, le départ d’Angela Merkel, le nouveau gouvernement allemand des Verts gauchistes à Berlin, les changements climatiques, la politique budgétaire, ainsi que l’aggravation des relations avec la Russie concernant la grande crise énergétique à venir, tout ces points représentent peut-être les plus grands enjeux face auxquels la France se soit trouvée, en tant que pays président.
Certes, il ne faut pas négliger l’importance du fait que l’élection présidentielle, cruciale pour l’avenir du pays, ait lieu en France au milieu de cette période de présidence. La vision de l’Europe qui sera présentée lors du débat des candidats présidentiels est un élément important qui nous éclaircira quelle position a pris l’un des deux plus grands et les plus importants pays d’Europe.
Ceci est à la lumière du fait que le concept d’une Europe libérale, à plusieurs vitesses et cercles, proposé par l’actuel président Macron, ait sans aucun doute été vaincu.
Dans une telle atmosphère dans l’Union même et en France même, les pays des Balkans s’attendent à des messages de Paris.
Maintenant, on attend avec des sentiments mitigés d’apprendre quelle sera la position de la France, cette même France qui, a travers l’histoire, a eu une signification et un poids particuliers et qui a influencé la formation des relations régionales.
Il bouillonne de nouveau dans les Balkans. L’arrivée de la nouvelle administration démocratique américaine a provoqué dans la région un certain nombre d’activités qui, visant à résoudre la crise balkanique, se servent des anciens concepts et approches des années 1990. Toutes les administrations démocratiques, de M. Clinton à M. Baiden, ont fait preuve d’une obsession des sujets de la Bosnie et du Kosovo et elles n’ont pas caché leur avis subjectif que les Serbes étaient le problème.
Cela ouvre la voie à une solution imposée qui aboutirait à l’affaiblissement des Serbes, en tant que le plus grand peuple balkanique. Ayant pour son but centenaire d’avoir une domination économique dans la région et de profiter des ressources matérielles et humaines des pays des Balkans, l’Allemagne ne semble pas être inquiétée par le fait que ce soit uniquement le facteur musulman et par conséquent la Turquie qui profiteront de ces concepts américains prévus pour la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo.
Un dénouement potentiel de la crise en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo – selon le modèle américano-allemand qui implique la centralisation de la Bosnie-Herzégovine où domineraient les musulmans sous contrôle d’Ankara, ainsi qu’un Kosovo indépendant sous la majorité musulmane albanaise – ne peut apporter une grande joie qu’au leader turc M. Erdogan. Étant donné que la Macédoine du Nord est déjà de facto divisée et de plus en plus dominée par les Albanais musulmans, la Turquie gagnera un espace quasiment compact d’Istanbul jusqu’aux frontières orientales de la Croatie, avec une population de dix millions de musulmans sous son influence directe.
L’obsession de Washington d’intégrer toute la région dans l’OTAN et d’expulser finalement la Russie de la région, ainsi que la soif allemande des ressources balkaniques, aboutiront à ce que la Turquie soit vainqueur de ce jeu naïf dans les Balkans occidentaux.
Compte tenu de la méfiance croissante envers l’Europe auprès de tous les États balkaniques, car aucune promesse de Bruxelles n’a été tenue, les nations de la région cherchent un soutien dans des tentatives de se rapprocher en interne, comme dans le projet « Open Balkans », qui a bien relié la Serbie, l’Albanie et la Macédoine du Nord au niveau économique ; un autre moyen est de s’appuyer sur les grandes puissances, présentes dans la région en diverses formes.
En parlant des grandes puissances dans la région, la France a la moindre influence de toutes les puissances qui y sont présentes : les États-Unis, l’Allemagne, la Turquie et la Chine. Ce fait est certainement à plaindre car c’est Paris qui autrefois dominait ce territoire à la fois politiquement et économiquement.
Dans les moments clé pour la récente histoire des Balkans, qui se sont sans aucun doute déroulés dans les années 1990, à la mauvaise surprise et au mécontentement du peuple serbe surtout, les administrations françaises ont laissé ce territoire à l’Allemagne et aux États-Unis, en n’abandonnant pas la politique de ces dernières, dans cette région autrefois stratégique pour Paris. C’est un fait décevant que, par sa propre décision, Paris n’ait pas d’influence sur un espace stratégique d’Europe où sont présentes toutes les puissances mondiales et qui influence si fortement la sécurité de l’Europe entière.
En gardant la position actuelle sur son rôle dans les Balkans, la France ne peut que suivre faiblement les politiques de Washington et de Berlin, tout en faisant de vagues promesses aux peuples des Balkans sur leur avenir européen, ce à quoi peu de gens croient encore ici.
Dans la situation où tout le monde s’apprête à un positionnement final dans la région qui relie l’Europe et l’Asie et à travers laquelle passent toutes les routes les plus importantes, les gazoducs mais aussi les routes migratoires – où il y a une épreuve de force de Washington, de Moscou, de Berlin, d’Ankara, et même de Pékin – le Paris d’aujourd’hui suit les projets et les visions des autres et ne se contente que d’une toute petite partie du gâteau des grands projets économiques dans la région.
Le jeu géopolitique est comme les échecs. Il est parfois nécessaire de jouer un coup plus ambitieux et risquant sur un bout de l’échiquier afin d’en gagner plus sur un autre bout plus important. Un vrai coup courageux de la part de Paris serait de renouveler le sincère partenariat stratégique avec le peuple serbe. Toutes les conditions préalables pour un tel changement de la politique sont accomplies, et il existe beaucoup de raisons qui le justifieraient, ce qui pourrait aboutir à ce que la France en bénéficie.
L’amitié entre la Serbie et la France a été forgée dans les plus durs moments de la Première guerre mondiale et ensuite confirmée par leur alliance en vue de refréner la percée de l’Allemagne dans l’Europe centrale et dans les Balkans.
Des générations entières de Serbes ont été éduquées en France. Parmi les Serbes, il existe une forte affinité pour la langue, la culture et le mode de vie français. Les Serbes ont toujours considéré Paris comme un ami et un protecteur européen sous la pression allemande.
Aujourd’hui, les Serbes sont le facteur crucial non seulement en Serbie mais aussi dans deux autres pays balkaniques – en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro – en formant ainsi un espace qui s’étend de la Méditerranée du sud aux frontières hongroises, bulgares et croates.
Il y a également la Macédoine du Nord dont la population slave est historiquement liée avec Belgrade. Non seulement que le renouveau du partenariat stratégique avec le peuple serbe apporterait à la France un espace avec de nouvelles opportunités économiques, ce dont le bénéficiaire actuel est majoritairement l’Allemagne, mais elle aurait aussi une nouvelle manœuvre pour un jeu plus large en Europe.
En tant qu’alliée serbe dans la région, la France pourrait ouvrir d’autres terrains de jeu avec l’Allemagne, au lieu de suivre la politique allemande de répression des Serbes.
La France pourrait freiner les intentions de la Turquie et apporter une contribution importante à la sécurité européenne globale.
L’obsession de Washington d’intégrer toute la région dans l’OTAN et d’expulser finalement la Russie de la région, ainsi que la soif allemande des ressources balkaniques, aboutiront à ce que la Turquie soit vainqueur de ce jeu naïf dans les Balkans occidentaux.
Compte tenu de la méfiance croissante envers l’Europe auprès de tous les États balkaniques, car aucune promesse de Bruxelles n’a été tenue, les nations de la région cherchent un soutien dans des tentatives de se rapprocher en interne, comme dans le projet « Open Balkans », qui a bien relié la Serbie, l’Albanie et la Macédoine du Nord au niveau économique ; un autre moyen est de s’appuyer sur les grandes puissances, présentes dans la région en diverses formes.
En parlant des grandes puissances dans la région, la France a la moindre influence de toutes les puissances qui y sont présentes : les États-Unis, l’Allemagne, la Turquie et la Chine. Ce fait est certainement à plaindre car c’est Paris qui autrefois dominait ce territoire à la fois politiquement et économiquement.
Dans les moments clé pour la récente histoire des Balkans, qui se sont sans aucun doute déroulés dans les années 1990, à la mauvaise surprise et au mécontentement du peuple serbe surtout, les administrations françaises ont laissé ce territoire à l’Allemagne et aux États-Unis, en n’abandonnant pas la politique de ces dernières, dans cette région autrefois stratégique pour Paris. C’est un fait décevant que, par sa propre décision, Paris n’ait pas d’influence sur un espace stratégique d’Europe où sont présentes toutes les puissances mondiales et qui influence si fortement la sécurité de l’Europe entière.
En gardant la position actuelle sur son rôle dans les Balkans, la France ne peut que suivre faiblement les politiques de Washington et de Berlin, tout en faisant de vagues promesses aux peuples des Balkans sur leur avenir européen, ce à quoi peu de gens croient encore ici.
Dans la situation où tout le monde s’apprête à un positionnement final dans la région qui relie l’Europe et l’Asie et à travers laquelle passent toutes les routes les plus importantes, les gazoducs mais aussi les routes migratoires – où il y a une épreuve de force de Washington, de Moscou, de Berlin, d’Ankara, et même de Pékin – le Paris d’aujourd’hui suit les projets et les visions des autres et ne se contente que d’une toute petite partie du gâteau des grands projets économiques dans la région.
Le jeu géopolitique est comme les échecs. Il est parfois nécessaire de jouer un coup plus ambitieux et risquant sur un bout de l’échiquier afin d’en gagner plus sur un autre bout plus important. Un vrai coup courageux de la part de Paris serait de renouveler le sincère partenariat stratégique avec le peuple serbe. Toutes les conditions préalables pour un tel changement de la politique sont accomplies, et il existe beaucoup de raisons qui le justifieraient, ce qui pourrait aboutir à ce que la France en bénéficie.
L’amitié entre la Serbie et la France a été forgée dans les plus durs moments de la Première guerre mondiale et ensuite confirmée par leur alliance en vue de refréner la percée de l’Allemagne dans l’Europe centrale et dans les Balkans.
Des générations entières de Serbes ont été éduquées en France. Parmi les Serbes, il existe une forte affinité pour la langue, la culture et le mode de vie français. Les Serbes ont toujours considéré Paris comme un ami et un protecteur européen sous la pression allemande.
Aujourd’hui, les Serbes sont le facteur crucial non seulement en Serbie mais aussi dans deux autres pays balkaniques – en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro – en formant ainsi un espace qui s’étend de la Méditerranée du sud aux frontières hongroises, bulgares et croates.
Il y a également la Macédoine du Nord dont la population slave est historiquement liée avec Belgrade. Non seulement que le renouveau du partenariat stratégique avec le peuple serbe apporterait à la France un espace avec de nouvelles opportunités économiques, ce dont le bénéficiaire actuel est majoritairement l’Allemagne, mais elle aurait aussi une nouvelle manœuvre pour un jeu plus large en Europe.
En tant qu’alliée serbe dans la région, la France pourrait ouvrir d’autres terrains de jeu avec l’Allemagne, au lieu de suivre la politique allemande de répression des Serbes.
La France pourrait freiner les intentions de la Turquie et apporter une contribution importante à la sécurité européenne globale.
En tant que partenaire serbe, elle pourrait conclure des arrangements avec la Russie, notre vieil ami pour d’autres motifs ; de mener une politique plus indépendante envers Washington car elle possède une carte de plus dans le jeu mondiale ; de permettre à ses compagnies de se présenter sur le marché eurasiatique avec lequel la Serbie a un accord de libre-échange ; de faire une percée dans les domaines de la numérisation, de la haute technologie et des technologies nucléaires car c’est une région (surtout Belgrade) avec une forte progression dans ces domaines.
Il serait dommage que la présidence française du Conseil de l’Union européenne se termine par de vaines promesses et assurances, qu’une grande France ne reste qu’un observateur passif du dénouement régional et qu’elle ne soit que le moyen d’apaisement de la colère des peuples balkaniques en raison de leurs rêves européens trahis. Ayant construit son État, sa culture et son idée de la liberté à l’exemple de Paris, il n’y a pas de doute que les Serbes, en tant que vieux peuple européen, attendent à bras et à cœur ouverts une nouvelle France courageuse, forte et consciente d’elle-même. Pour une Europe plus forte, plus autonome et plus libre, on a plus que jamais besoin d’un engagement fort et actif de Paris.
Jovan Palalic, député au Parlement serbe et membre du groupe d’amitié parlementaire
Serbie – France