BRUXELLES – La Conférence de haut niveau sur la migration et l’asile a eu lieu le 19 novembre, une rencontre visant à trouver une solution de long terme à une crise qui ne cesse pas de bousculer le continent européen. Le débat interparlementaire sur les politiques migratoires de l’Union s’est proposé d’élaborer des stratégies compréhensives et soutenables aux défis lancés par les migrations, qui sont augmentées avec la propagation de la pandémie de COVID-19. Gérer correctement les flux migratoires vers l’Europe et le droit d’asile sont les problématiques qui, depuis le début de la crise migratoire en 2015, sont plus que jamais sous le feu de l’actualité dans les débats européens.
« Les phénomènes migratoires ont fait et feront toujours partie de nos sociétés », les mots de la Présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen dans son discours d’ouverture de la vidéoconférence organisée par le Président du Parlement européen, David Sassoli, et par le Président du Bundestag, Wolfgang Schäuble. La Présidente a aussi souligné l’importance “pour l’UE de construire un système de gestion des migrations de long terme fondé sur les valeurs européennes”, importance inscrite aussi dans le nouveau Pacte sur la migration et l’asile présenté par la Commission en septembre. Ce nouveau pacte définit, en effet, des procédures meilleures et plus rapides dans l’ensemble du système d’asile et de migration et assure un équilibre entre les principes de partage équitable des responsabilités et de solidarité.
Derrière les chiffres des analyses sur les flux migratoires « il y a les personnes et leurs histoires. Des personnes et des histoires qui doivent être au cœur de toute politique de migration et d’asile efficace », les mots d’ouverture du discours du Président du Parlement de l’UE, David Sassoli. « Nous organisons cette conférence quelques jours seulement après une autre de ces tragédies bien trop fréquentes en Méditerranée entre la Libye et l’Italie. L’ONG Open Arms nous a montré des images d’une mère épuisée dans un canot pneumatique, pleurant et suppliant les sauveteurs de rechercher son enfant perdu en mer. Ce bébé avait six mois. Il s’appelait Joseph, il venait de Guinée et est mort peu après avoir été embarqué sur le bateau d’Open Arms en attendant les secours qui sont malheureusement arrivés trop tard. », a continué Sassoli. Et c’est pour les histoires avec une fin tragique comme celle de Joseph et de sa mère qu’il faut reconnaître que, comme l’a affirmé Ursula Von der Leyen, « si bien gérée, la migration enrichit nos sociétés et nous apporte des nouveaux talents dans nos Pays », et il faut partir de cette réalité pour faire face au phénomène migratoire à niveau européen.
Le Président du Bundestag allemand, Wolfgang Schäuble, a fortement voulu l’organisation de ce débat européen sur un thème qui est toujours très actuel et il a déclaré : « les pressions migratoires concernent l’Europe dans son complexe. L’attitude européenne, qui voudrait ne pas aider les États membres qui se trouvent aux frontières extérieures de l’UE, nous ne pouvons plus l’accepter. Il faut une approche commune. Il n’existe pas des solutions faciles ou optimales ; il faut plutôt se rendre compte que le sauvetage des personnes en mer est notre devoir, ainsi que notre responsabilité humanitaire, sinon nous n’aurions pas le droit de parler de valeurs européennes ». Parallèlement, – a continué Schäuble – il est nécessaire de travailler ensemble en faveur du développement des pays d’origine des migrants. C’est une question de subsidiarité entre les États membres, de sécurité de nos pays, ainsi que de crédibilité de notre communauté de valeurs.».
Du point de vue humanitaire, dans une concertation d’efforts politiques et humanitaires à l’intérieur de l’Union des 27, il apparait donc souhaitable d’adopter un « système de normes partagées pour le sauvetage en mer et le débarquement des gens, sans criminaliser ceux qui sauvent des vies en mer parce qu’ils remplissent non seulement une obligation en vertu du droit international de la mer, mais aussi une obligation morale », a conclu le Président Sassoli.
Arianna Barile