« Si tu veux la paix, prépare la guerre », ou le dicton latin bien connu « Si vis pacem, para bellum » (qui dérive d’une phrase de Vegezio : « Igitur qui Desiderat pacem, praeparet bellum », littéralement « Ainsi quiconque aspire à la paix, se préparer à la guerre”) est contestée avec une grande force et de nobles arguments par le Pape François qui dans la préface d’un livre de Lev sur son enseignement en faveur de la paix rappelle ces “millions d’êtres humains qui aspirent à la paix mais qui sont encore menacés par la guerre, contraints de quitter leurs foyers, frappés par la violence”.
« Cette aspiration, si légitime, est souvent piétinée ou méconnue », observe le Pape, qui se demande : « Sommes-nous conscients de la souffrance de beaucoup à cause de la guerre ? Sommes-nous conscients des risques pour l’humanité ? Essayons-nous d’une manière ou d’une autre d’éteindre les feux des guerres et de les empêcher ? Ou sommes-nous distraits et tournés vers nos intérêts ? Ou satisfait par le fait que la guerre ne nous touche pas de près ? ». Ce sont des questions – écrit François – qui “devraient inquiéter les dirigeants politiques qui répondront devant Dieu et les peuples des guerres prolongées”.
Pour le Pape, donc, “nous ne pouvons pas continuer à fabriquer des armes au lieu de sauver des vies”, ce qui est précisément ce que font de nombreux gouvernements occidentaux, y compris le nôtre. “L’indifférence – dénonce le Pape – est complice de la guerre. Le sang versé d’une seule créature, c’est déjà trop ! ».
François note aussi qu’avec la disparition de la génération qui a vécu la Seconde Guerre mondiale, on oublie vite « les leçons de l’histoire ». « L’oubli des douleurs des guerres nous rend sans défense face à la logique de la haine : il facilite le développement de la guerre. L’oubli étouffe la véritable aspiration à la paix et conduit à répéter les erreurs du passé”. Et il revient sur le concept d'”une troisième guerre menée ‘en morceaux’, avec des crimes, des massacres, des destructions”, et interpelle la conscience de chacun : “On ne peut pas vivre paisiblement avec des guerres en cours comme si elles étaient mortelles. Ce serait un émoussement de conscience ! ». Malheureusement, cela se produit, en particulier dans les pays non touchés par les conflits, mais uniquement à cause de certaines conséquences telles que l’arrivée de réfugiés. Ce sont les “témoins de la guerre, les ‘ambassadeurs’ douloureux de la demande inouïe de paix” qui “nous font sentir de première main combien la guerre est inhumaine”.
« Écoutons leur douloureuse leçon de vie ! Accueillir des réfugiés est aussi un moyen de limiter les souffrances de la guerre et d’œuvrer pour la paix ».
L’invitation n’est donc pas de sombrer dans l’indifférence, mais, au contraire, « d’essayer d’agir pour la paix sans se fatiguer ». « Même si l’on ne peut pas agir directement sur les conflits, les opinions publiques vigilantes peuvent faire beaucoup », assure le Pape, « elles peuvent engager leur propre pays ; faire pression sur la communauté internationale ».
Le pape François dénonce ensuite les mafias et le crime qui « mènent aujourd’hui de vraies guerres, détruisant la paix pour leurs intérêts » et appelle à ne pas répondre à la violence par plus de violence : « Remettez votre épée dans son fourreau ! dit-il en citant les paroles de Jésus dans le jardin des oliviers.
La vie et le bien ne se défendent pas avec “l’épée”. C’est une parole adressée à ceux qui croient à la violence, la promeuvent ou la justifient. Ceux qui manient l’épée subiront à leur tour la violence. Et les conflits, une fois ouverts – on le voit de nos jours – se transmettent parfois de génération en génération
« Assez ! », dit le Christ aux disciples. « Assez ! », répète le Pape : « Assez d’épées, d’armes, de violence, de guerre ! ». « Comment être chrétien l’épée à la main ? Comment être chrétien en fabriquant des « épées » avec lesquelles d’autres se tueront ? Aujourd’hui, malheureusement, des armes mortelles et sophistiquées sont fabriquées ». Il faut donc « arrêter de vendre des armes » : il n’y a pas de « justifications à cet égard », pas même celle de la perte d’emplois.
François se dit consolé par le fait que « dans toutes les cultures et religions, une graine de paix a été semée » en témoigne la rencontre convoquée par Jean-Paul II à Assise en 1986 : « Le monde a tellement changé depuis 1986. Mais nous besoin, comme hier et plus qu’hier, de la collaboration et de la prière des religions, aussi pour délégitimer la violence au nom de Dieu ».
Source: Vatican News
Sur la photo : un hélicoptère de combat turc équipé d’armes italiennes. Selon le Réseau italien de désarmement, les forces armées turques disposent de plusieurs hélicoptères T129 ATAK (61 unités vendues en 2010) produits par TAI, l’industrie aérospatiale turque. Il s’agit d’hélicoptères de combat qui sont en fait une licence de coproduction pour les hélicoptères italiens de l’AW129 Mangusta d’Agusta-Westland, une société qui jusqu’en 2015 était contrôlée par Finmeccanica et qui depuis 2017 fait partie de la division hélicoptères de Leonardo. Le principal actionnaire de Leonardo est le ministère de l’Économie et des Finances, au sein duquel, outre Agusta-Westland, d’autres sociétés spécialisées dans la production d’armements comme Alenia Aermacchi et l’historique OTO Melara ont également convergé.