Le Pape François suit avec inquiétude « la situation dramatique en Haïti, où les violences contre la population se poursuivent, les forçant à quitter leurs maisons pour chercher la sécurité ailleurs, à l’intérieur et à l’extérieur du pays ». C’est ce qu’a déclaré le Pontife lui-même lors de l’Angélus.
« N’oublions jamais – a-t-il exhorté – nos frères et sœurs haïtiens. Je demande à tous de prier pour que toute forme de violence cesse et, avec l’engagement de la Communauté internationale, que l’on continue de travailler pour construire la paix et la réconciliation dans le pays, en défendant toujours la dignité et les droits de chacun. »
La situation en Haïti est malheureusement marquée par une crise humanitaire en rapide escalade, aggravée par la violence des bandes armées, surtout dans les régions de Port-au-Prince et du département de l’Artibonite. De récentes attaques ont provoqué la destruction de maisons et la mort d’au moins 70 personnes, avec plus de 6.250 nouveaux déplacés rien que dans l’Artibonite. Les conditions dans les sites d’accueil sont critiques, avec des pénuries de nourriture, d’eau, d’abris et de services sanitaires. Les organisations humanitaires interviennent, mais la situation reste très difficile.
Le dernier épisode dramatique concerne le massacre d’au moins 115 personnes, l’un des pires survenus en Haïti, la semaine dernière dans la ville de Pont-Sondé. Dans la nuit du 3 au 4 octobre, des membres d’un gang armé ont tiré avec des fusils automatiques sur les habitants de cette localité située à environ 100 kilomètres au nord-ouest de la capitale Port-au-Prince, brûlant des dizaines de maisons et de véhicules. Parmi les victimes, des femmes et des enfants. Selon une ONG haïtienne de défense des droits de l’homme, la folie meurtrière de la bande criminelle appelée Gran Grif a été déclenchée après qu’un groupe d’autodéfense local a tenté de limiter l’activité du gang à Pont-Sondé et de l’empêcher de tirer profit d’un péage improvisé qu’il avait récemment établi à proximité.
Irina Smirnova