Parolin contre le politiquement correct. “Un totem devant lequel le législateur, l’homme politique, le magistrat, l’éducateur s’inclinent”

Le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a exprimé sa “préoccupation” face à la tendance selon laquelle certains modes de vie “minoritaires” dans la vision qu’ils proposent “deviennent” presque un totem “capable de faire plier la représentation institutionnelle de la société devant elle. à un sentiment politiquement correct”.

“Une inquiétude qui peut facilement surgir lorsque l’on se rend compte à quel point dans nos sociétés certains modes de vie – souvent minoritaires, non seulement dans les personnes qui les partagent, mais aussi dans la vision qu’ils proposent – deviennent intouchables, presque un totem devant lequel le législateur, l’homme politique, le magistrat, l’éducateur s’inclinent, peut-être seulement pour se sentir politiquement correct”, a observé le plus proche collaborateur du pape François, qui a pris la parole lors de la II Rencontre internationale des hommes politiques catholiques, convoquée par l’archevêque de Madrid, le cardinal Carlos Osoro, et de l’Académie latino-américaine des leaders catholiques, avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer sur le Campus Moncloa de l’Université CEU de São Paulo.

Dans la réunion qui s’achèvera aujourd’hui, dimanche 5 septembre, Parolin a souligné la nécessité pour ceux qui détiennent une certaine autorité de l’exercer en s’inspirant de concepts tels que “l’amitié sociale et la culture de la rencontre” tout en prévenant que “le nécessaire dialogue social ne non elle ne pourra jamais remplacer les fonctions propres à l’autorité puisque “les rênes de l’ordre social ne peuvent être confiées à une pensée, à une culture dominante”.

Le cardinal a donc exhorté à faire en sorte que l’exercice de l’autorité “ne coïncide pas avec une vision personnelle, partisane ou nationale”, mais plutôt avec un “système organisé de personnes et d’idées partagées et possibles” capable d’assurer “le bien commun mondial”, la l’éradication de la faim et de la misère, et la véritable défense des droits humains élémentaires “dans une dimension qui dépasse les frontières, non seulement du territoire mais surtout du cœur”.

Présentant le thème “Culture de la rencontre et de l’amitié civique dans un monde en crise”, Parolin a affirmé que la vision de l’amitié sociale conduit à l’extension de toute action au-delà des frontières et que la culture de la rencontre doit éliminer “l’exclusion, le mépris et division rigide en catégories qui attribuent une dignité différente et même des droits fondamentaux différents ou des traitements discriminatoires”.

Des situations, a-t-il prévenu, qu’il ne faut pas confondre avec “l’homogénéisation que le processus de mondialisation a favorisé ces dernières années” et qui a cherché “à uniformiser les comportements et les programmes, mais surtout les marchés, instruments de l’économie et de la finance”. et les grands objectifs de développement et de paix ne sont pas le résultat d’une uniformité, mais le résultat d’un processus qui implique différentes réalités, assumant les valeurs communes et les éléments d’identités différentes”, a-t-il souligné. Parolin a reconnu que “ce n’est pas un chemin facile”, surtout dans un contexte qui, de divers points de vue, voit émerger “des contrastes souvent farouches”. Cependant, le secrétaire d’État du Vatican a demandé aux hommes politiques d’avoir le “discernement nécessaire pour saisir à quel point il est important de sauvegarder le cadre général” et de “limiter l’invasion d’appareils et de structures non inspirés par la subsidiarité, ainsi que de comprendre que l’amitié sociale et la culture de la rencontre sont aussi des valeurs constitutives des institutions, de la justice et des relations sociales”.

Pour Parolin c’est le seul moyen de faire face « aux phénomènes les plus négatifs, comme les conflits, les guerres, les catastrophes écologiques et le sous-développement, pour ne citer que les plus pertinents ». Conformément à cette idée, il a noté que la crise pandémique “risque de devenir un événement positif pour quelques-uns – la reprise de certaines économies est importante – et une marginalisation conséquente pour la plupart des pays”. C’est pourquoi il s’en prend aussi au “fonctionnalisme du moment qui restreint la capacité d’action des décisions des institutions qui restent le résultat d’un équilibre d’intérêts opposés et presque jamais convergents” alors que “les décisions économiques n’ont fait que le goût de l’assistance temporaire et non de la continuité”.