« Ensemble, nous nous sommes salués. Ils parlent, chacun dit son mot, ils se sentent bien, vous savez que chaque fois que je viens en prison la première question que je me pose c’est pourquoi eux et pas moi… parce que chacun d’entre nous peut déraper l’important c’est de ne pas perdre l’espoir. Accrochez-vous à l’ancre de l’espérance et ouvrez, ouvrez grand votre cœur et accrochez-vous à la corde de l’ancre ». C’est ainsi que le pape s’est adressé aux journalistes après la liturgie célébrée dans la prison romaine de Rebibbia, où la porte de l’église intérieure du « Notre Père » est devenue la « Porte Sainte » du Jubilé, la deuxième et la seule qu’il ait ouverte, après avoir délégué à trois cardinaux la tâche d’ouvrir les portes des trois autres basiliques papales : Sainte-Marie-Majeure, Saint-Paul-hors-les-Murs et Saint-Jean-de-Latran. La première porte sainte que j’ai ouverte », a déclaré François lors d’une conversation avec les journalistes, “a été celle de Saint-Pierre, la deuxième porte sainte de cette basilique”. La prison est devenue une basilique entre guillemets, parce que j’ai voulu ouvrir la deuxième Porte Sainte ici, puis les autres basiliques Santa Maria Maggiore San Paolo San Giovanni in Laterano, mais c’est la deuxième basilique entre guillemets ». Un geste que le souverain pontife a défini immédiatement après “très important car beaucoup d’entre eux ne sont pas de gros poissons, les gros poissons ont l’excuse de rester dehors, nous devons accompagner les prisonniers et Jésus dit que le jour du jugement, nous serons jugés sur ceci : ‘J’étais en prison et tu m’as visité ‘. Nous devons accompagner les prisonniers et Jésus dit qu’au jour du jugement, nous serons jugés sur ce point : « J’étais en prison et vous m’avez visité ».
« J’ai voulu ouvrir grand la porte ici aujourd’hui. La première – le pape Bergoglio l’a également rappelé dans son homélie prononcée dans la chapelle de la prison – je l’ai ouverte à Saint-Pierre, la seconde est la vôtre. C’est un beau geste que d’ouvrir grand, d’ouvrir les portes. Mais le plus important est ce qu’il signifie : il s’agit d’ouvrir les cœurs. Ouvrir les cœurs. Et c’est ce que fait la fraternité. Les cœurs fermés, les cœurs durs, n’aident pas à vivre. C’est pourquoi la grâce d’un Jubilé est d’ouvrir, d’ouvrir et surtout d’ouvrir les cœurs à l’espérance. L’espérance ne déçoit jamais ! Pensez-y bien. Je le pense aussi, parce que dans les moments difficiles, on pense que tout est fini, que rien n’est résolu. Mais l’espérance ne déçoit jamais ».
« Pour moi, a confié François aux détenus et aux travailleurs pénitentiaires qui ont assisté au rite, j’aime penser à l’espérance comme à l’ancre qui se trouve sur le rivage et nous, avec la corde, nous restons là, en sécurité, parce que notre espérance est comme l’ancre qui se trouve sur la terre ferme. Ne perdez pas espoir. C’est le message que je veux vous transmettre, à nous tous. Moi d’abord. À nous tous. Ne perdez pas espoir. L’espoir ne déçoit jamais. Jamais. Parfois la corde est dure et nous fait mal aux mains… mais avec la corde, toujours avec la corde en main, en regardant le rivage, l’ancre nous fait avancer ».
« La corde à la main », répète-t-il avant de poursuivre : »et deuxièmement, les fenêtres grandes ouvertes, les portes grandes ouvertes. Surtout la porte du cœur. Quand le cœur est fermé, il devient dur comme la pierre, il oublie la tendresse. Même dans les situations les plus difficiles – chacun de nous a la sienne, plus facile, plus difficile, je pense à toi – toujours le cœur ouvert ; le cœur, c’est ce qui fait de nous des frères. Ouvrez grand les portes du cœur. Tout le monde sait comment faire. Tout le monde sait où la porte est fermée ou à moitié fermée. Tout le monde sait ».
« Je vous dis deux choses », a résumé le Pape. Premièrement : la corde à la main, avec l’ancre de l’espérance. Deuxièmement : ouvrez grand les portes du cœur. Nous avons ouvert celle-ci en grand, mais c’est un symbole de la porte de notre cœur.
Je vous souhaite un grand Jubilé. Je vous souhaite beaucoup de paix, beaucoup de paix. Et chaque jour, je prie pour vous. Je le fais vraiment. Ce n’est pas une figure de style. Je pense à vous et je prie pour vous. Et vous priez pour moi. Je vous remercie ».
François a également repris ces concepts dans les mots prononcés après la bénédiction finale : « N’oublions pas deux choses que nous devons faire avec nos mains. Premièrement : s’accrocher à la corde de l’espérance, s’accrocher à l’ancre, à la corde. Ne la lâchez jamais. Deuxièmement : ouvrir les cœurs. Ouvrir les cœurs. Que le Seigneur nous aide dans tout cela.
Avant de terminer, conclut-il, je souhaite à tous une bonne année. Que l’année prochaine soit meilleure que celle-ci. Chaque année doit être meilleure. Ensuite, je voudrais saluer les détenus qui sont restés dans la cellule, qui n’ont pas pu venir. Salutations à chacun d’entre vous. Et n’oubliez pas : s’accrocher à l’ancre. S’accrocher aux mains. N’oubliez pas. Bonne année à tous. Je vous remercie ».
Le pape François a été accueilli par le ministre de la Justice Carlo Nordio, les chefs du département de l’administration pénitentiaire, le card. Tolentino Mendonca, préfet du département de la culture et de l’éducation, l’évêque auxiliaire délégué à la charité Monseigneur Benoni Ambarus et l’aumônier coordinateur des aumôniers de la prison de Rebibbia, le père Marco Fibbi.
Sante Cavalleri