“Prière et jeûne pour l’Afghanistan, invoquant la miséricorde et le pardon”. Les mots sincères de François : “dialogue et solidarité pour une coexistence pacifique et fraternelle”

Le pape François a lancé à l’Angélus un appel fort à la prière pour l’Afghanistan, afin que « le dialogue et la solidarité puissent conduire à l’instauration d’une coexistence pacifique et fraternelle et d’espoir pour l’avenir » du pays.

“Je suis avec une grande inquiétude – a dit le Pape en regardant par la fenêtre de la Troisième Loggia du Palais Apostolique sur la place Saint-Pierre – la situation en Afghanistan, et je participe à la souffrance de ceux qui pleurent pour les personnes qui ont perdu leur vie dans les attentats de jeudi dernier et de ceux qui demandent aide et protection. Je confie les morts à la miséricorde de Dieu Tout-Puissant, et je remercie ceux qui travaillent pour aider cette population privée, en particulier les femmes et les enfants.

Je demande à tout le monde – a dit Bergoglio – de continuer à aider les nécessiteux.

Dans des moments historiques comme celui-ci, nous ne pouvons pas rester indifférents ; en tant que chrétiens, cette situation nous engage et pour cela j’appelle chacun à intensifier sa prière et à pratiquer le jeûne. Prière et jeûne, je suis sérieux !

Ceci – a-t-il conclu – est le moment de le faire, en demandant au Seigneur miséricorde et pardon”.

Le 15 août déjà, le pape François lançait un appel pour l’Afghanistan à l’Angélus : “Que la clameur des armes cesse et que des solutions soient trouvées à la table du dialogue. Ce n’est qu’ainsi que la population meurtrie de ce pays – hommes, femmes, personnes âgées et enfants – pourra rentrer chez elle, vivre en paix et en sécurité dans le plein respect mutuel”. Ce n’est qu’ainsi que “le peuple afghan pourra emprunter des chemins de paix, des chemins de fraternité”.

Et il y a cinq ans, dans une interview accordée au journal catholique français La Croix, comme le rappelle le site officiel Vatican News, le pape François invitait à s’interroger sur la manière dont « un modèle de démocratie trop occidental a été exporté vers des pays comme l’Irak, où un gouvernement fort existait déjà auparavant. Ou en Libye, où il y a une structure tribale ». “On ne peut pas continuer – a-t-il ajouté dans l’interview – sans tenir compte de ces cultures”. Des questions toujours très actuelles, surtout à l’époque où l’échec de la tentative américaine et plus généralement occidentale en Afghanistan est devenu évident. La démocratie avec les armes peut-elle être exportée vers ces pays ? Ou la guerre s’avère-t-elle toujours être une aventure sans retour? En regardant la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’Afghanistan mais aussi les ravages auxquels l’Irak a été soumis, il faut reconnaître la clairvoyance prophétique du “magistère de paix” des derniers Papes. “Pour faire la paix – a déclaré le pape François en 2014 – il faut du courage, bien plus que de faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à une rencontre et non à un combat ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des pactes et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme”.

“Les raisons de la paix sont plus fortes que tout calcul d’intérêts particuliers et toute confiance placée dans l’usage des armes”. Cette conviction exprimée en 1963 par Jean XXIII dans la lettre encyclique Pacem in Terris dans une période de forte tension internationale et relancée par le pape François dans l’encyclique « Frères tous », note Vatican News dans une carte d’Amedeo Lo Monaco, “résonne fortement aujourd’hui. face également au scénario afghan, au bord de la guerre civile. Les tribulations de la nation afghane ne peuvent et ne doivent pas conduire à un nouveau conflit. Même lorsque souffle le vent de la guerre, l’avenir doit se construire sur la recherche du dialogue et de la paix. “Ce n’est certainement pas avec des bombes que l’avenir d’un pays peut se construire”, a déclaré Jean-Paul II en janvier 1992, s’adressant au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège. Quand ces mots sont prononcés, l’année 1991 vient de s’achever dans le vacarme des armes avec des images choquantes qui montrent des populations tourmentées par la guerre en Yougoslavie”.