“Surmonter la logique froide du marché”. Le pape François écrit à la FAO, demandant “une action commune pour vaincre tous ensemble la faim dans le monde”

“La lutte contre la faim nous oblige à dépasser la froide logique du marché, avidement centrée sur le seul bénéfice économique et la réduction de l’alimentation à une denrée comme tant d’autres, et à renforcer la logique de solidarité”. C’est ce qu’a déclaré le pape François dans le message adressé au directeur général de la FAO, Qu Dongyu, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation de demain, dans laquelle il espère que “chacun aura accès à une alimentation qui garantit une durabilité environnementale maximale et est également adéquat et à un prix abordable”.

“Nous pouvons tous collaborer pour le soin de la création, chacun avec sa propre culture et son expérience, ses propres initiatives et capacités” dans la transformation des systèmes alimentaires au profit des hommes et de la planète, de sorte que, écrit le Pape, arguant que “pour vaincre la faim qui afflige une partie substantielle de l’humanité”, une action commune “est nécessaire, dans laquelle” chacun des nous a accomplir”.

Le pape François ajoute que “vaincre la faim une fois pour toutes” est “l’un des plus grands défis de l’humanité” et est “un objectif ambitieux”. Il a rappelé que le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires du 23 septembre dernier avait mis en évidence le besoin urgent de solutions innovantes pour transformer notre façon de produire et de consommer.

Un engagement qui ne peut être ajourné, souligne le pape Bergoglio, qui cite alors le thème de la Journée 2021: “Nos actions sont notre avenir. Une meilleure production, une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure”.

Il existe un paradoxe dans le monde, souligne François dans le message, concernant l’accès à l’alimentation: “si plus de trois milliards de personnes ne peuvent pas compter sur une alimentation nutritive, près de deux milliards d’autres personnes sont en surpoids ou souffrent des effets d’une mauvaise alimentation et un mode de vie sédentaire”.

Afin de protéger la santé de tous, il est donc nécessaire de “changer à tous les niveaux” et de réorganiser les systèmes alimentaires dans leur ensemble. Et le Pape propose quatre axes d’action qui concernent la campagne, la mer, notre table, la question du gaspillage alimentaire. “Nos modes de vie et nos pratiques de consommation quotidiennes – note Francesco – affectent les dynamiques mondiales et environnementales, mais si nous aspirons à un réel changement, nous devons encourager les producteurs et les consommateurs à prendre des décisions éthiques et durables et sensibiliser les jeunes générations à la tâche importante qu’ils accomplissent pour faire d’un monde sans faim une réalité. Chacun de nous peut offrir sa contribution à cette noble cause”.

La crise mondiale déclenchée par le Covid-19 offre, poursuit le Pape, l’opportunité d’un changement pour lequel la contribution des petits producteurs est fondamentale et précieuse à qui “il faut faciliter” l’accès aux innovations de la filière agroalimentaire utiles pour “renforcer la résistance au changement climatique et augmenter la production alimentaire”.

Dans le message, le Pape assure enfin la proximité du Saint-Siège et de l’Église catholique à l’engagement dans le secteur alimentaire de la FAO et d’autres réalités, “afin que les droits fondamentaux de chaque personne soient garantis” et invoquant sur chacun d’eux le bénédiction de Dieu tout-puissant, conclut-il: “Que ceux qui sèment des graines d’espérance et d’harmonie ressentent le soutien de ma prière pour que leurs initiatives et leurs projets soient toujours plus fructueux et efficaces”.