Union européenne : pour Mgr Hollerich “les rêves du Pape sont la mesure de notre travail”

« Nous sommes très ravis d’avoir réçu ce message de la part de Pape François. Il s’agit d’un encouragement à continuer notre travail. Il est important d’avoir des mesures. Les rêves sont maintenant la mesure de notre travail pour intervenir auprès des Institutions européennes ». C’est le commentaire du président de la Commission des Episcopats de l’Union européenne (COMECE), Mgr Jean-Claude Hollerich, à la Lettre sur l’Europe que le Saint Père a écrit au cardinal Parolin. Le Secrétaire d’État du Saint-Siège aurait dû présider aujourd’hui à Bruxelles la « Messe pour l’Europe », à l’occasion du 40ème anniversaire de la COMECE, évènement annulé à cause des mesures sanitaires récemment adoptées par la Région de Bruxelles afin de limiter la propagation du Covid-19.
M. Hollerich met en évidence la vision que le Pape promut de l’Union européenne et du rêve qu’il a de l’Union : « Je rêve d’une Europe qui soit une famille et une communauté, solidaire et généreuse, ainsi que sainement laïque ». « C’est à nous de faire en sorte que les rêves de Pape François soient les nôtres, pour que la vie en Europe et dans le monde entier soit meilleure » – ajoute l’archevêque luxembourgeois – parce que « le continent européen, l’Union européenne, elle a un avenir ». L’évêque de Rome rappelle et souligne l’exhortation de saint Jean-Paul II «Europe, retrouve-toi toi-même!» et M. Hollerich l’intègre : « et cela non pas dans un sens du passé, mais dans une réalisation qui s’accomplit dans l’avenir. Nous devons assumer notre histoire, la réaliser aujourd’hui pour la projeter dans l’avenir ».
De sa part, la Présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, elle aussi avait parlé de rêves dans son programme politique, en décrivant le rêve inestimable l’Europe représente. « Le rêve de vivre dans un continent en bonne santé, dans le respect de la nature. De vivre dans une société où chacun peut être lui-même, peut vivre où il veut, aimer qui il veut et suivre ses propres aspirations. D’une Europe qui joue le rôle de leader mondial face aux principaux défis de notre époque ».
Face à ces aspirations, l’Église et les évêques ont le devoir de «élever leur voix pour exprimer leurs rêves qui ne sont pas seulement ceux du Pape ou des évêques. Mais ce sont des rêves de paix, de bien commun, d’accueil. Ce sont les rêves de la plupart des citoyens européens ». Voici le souhait de M. Hollerich à l’occasion des plusieurs célébrations d’aujourd’hui. À côté du 40ème anniversaire de la COMECE, nous fêtons, en effet, le 50ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les Communautés européennes d’alors et de la présence du Saint-Siège comme observateur auprès du Conseil de l’Europe.
M. Hollerich partage le désir de Pape François d’une intégration du passé européen et réaffirme l’invitation du Pape à « ne pas regarder seulement l’album de l’histoire », mais à « continuer à donner notre contribution ». Nous devons partir de l’histoire et, avec tous ses bagages, arriver à bâtir le futur du Vieux Continent. Le Président de la COMECE continue donc son commentaire et conclut : « Je suis heureux parce que parfois on entend dire que la Comece devrait s’engager davantage pour une Europe chrétienne. Le Pape nous montre que ce n’est pas vraiment de ça qu’il s’agit. On doit plutôt construire un monde meilleur avec tous les frères et les sœurs qui se trouvent en Europe ».
L’objectif de la collaboration entre l’Église et l’Union européenne, réaffirmé aujourd’hui par François et Hollerich, est donc celui de réaliser les rêves d’une Europe qui soit « amie de la personne et des personnes », une Europe fraternelle et unie par des valeurs communes.

Arianna Barile