Abus sexuel. Pape: dans l’Église comportement cruel, il faut demander pardon aux victimes

“Ce n’est qu’en affrontant la vérité de ces comportements cruels et en recherchant humblement le pardon des victimes et des survivants que l’Église pourra trouver son chemin pour être à nouveau considérée avec confiance comme un lieu d’accueil et de sécurité pour ceux qui en ont besoin”. C’est l’exhortation du Pape François dans un message vidéo à l’occasion de la rencontre organisée par la Commission pontificale pour la protection des mineurs et les Conférences épiscopales d’Europe centrale et orientale, à Varsovie.

“Nos expressions de contrition – a souligné le Pape – doivent être converties en une voie concrète de réforme, à la fois pour empêcher de nouveaux abus et pour garantir aux autres la confiance que nos efforts conduiront à un changement réel et fiable”. S’adressant aux représentants des Conférences épiscopales du monde, réunis à Rome en février 2019, Bergoglio rappelle qu’il a exprimé ses « encouragements à ce que le bien-être des victimes ne soit pas mis de côté au profit du souci incompris de la réputation de l’Église en tant qu’institution”.

D’où l’encouragement “à écouter l’appel des victimes et à vous engager, les uns avec les autres et avec la société au sens large, dans ces discussions importantes car elles touchent vraiment à l’avenir de l’Église en Europe centrale et orientale, pas seulement la l’avenir de l’Église, même le cœur du chrétien, touche à notre responsabilité”.

“Vous n’êtes pas le premier à avoir eu la responsabilité de prendre ces mesures si nécessaires, et il est peu probable que vous soyez le dernier. Mais sachez que vous n’êtes pas seul en ces temps difficiles. Reconnaître nos erreurs et nos échecs peut nous faire nous sentir vulnérables et fragiles, c’est certain. Mais cela peut aussi être un temps de grâce splendide, un temps de vide, qui ouvre de nouveaux horizons d’amour et de service mutuels. Si nous reconnaissons nos erreurs, – a conclu François – nous n’ayez rien à craindre, car ce sera le Seigneur lui-même qui nous y aura conduit”.

Sur la photo : Juan Carlos Cruz, victime d’abus à l’adolescence, est devenu membre en mars dernier, mais aussi une réalisation personnelle importante. Chilien mais américain d’adoption, également écrivain et journaliste, étant enfant, il a subi des violences répétées de la part du père Fernando Karadima, le prêtre (décédé en juillet 2021, ndlr) que le Pape avait démis de ses fonctions d’état clérical en 2018 pour la poursuite et abus constatés contre mineurs et séminaristes