Le président burkinabé a été renversé dimanche dernier par le soi-disant Mouvement patriotique de salut et de restauration.
Près d’une semaine après le coup d’État perpétré par les militaires au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, chef du Mouvement patriotique autoproclamé pour le salut et la restauration (MPSR), a annoncé ce vendredi qu’il allait marquer une feuille de route revenir à la normalité constitutionnelle dans le pays.
Le chef du groupe en uniforme qui a perpétré le coup d’État militaire est apparu pour la première fois devant les médias locaux et a promis de toujours “faire obstacle à toute tentative visant à détourner le processus de reconstruction de notre nation”, a-t-il déclaré.
Sandaogo a souligné qu’il lancera une feuille de route qui cherchera à “planifier et mener à bien la reprise”. Il a annoncé que des consultations se tiendront, y compris avec “des personnalités du régime sortant, pour identifier les grandes lignes qui conduisent, à terme, vers des décisions consensuelles et inclusives”.
“Notre ambition n’est autre que de fédérer toutes les énergies de notre pays pour jeter les bases d’un Burkina Faso nouveau, débarrassé des oripeaux des manœuvres politiques en contradiction avec les nouvelles aspirations de notre peuple”, a-t-il déclaré, selon les médias locaux.
Pour le leader de facto, la sécurité est une priorité pour le retour progressif de l’Administration publique et la réinstallation des déplacés internes. “Nous devons réduire considérablement les zones sous influence terroriste et les impacts de l’extrémisme violent”, a-t-il déclaré.
Sandaogo Damiba a appelé toutes les forces de sécurité à défendre la patrie “dans l’unité et la cohésion, et avec le soutien de tout le peuple burkinabé”. Il a exprimé sa foi que le défi sera relevé.
A son tour, il a exhorté la communauté internationale à apporter son soutien aux Burkinabè pour sortir de la crise et s’orienter au plus vite vers le développement.
“Je comprends les doutes légitimes que suscite cette rupture dans le fonctionnement normal de l’État, mais je tiens à assurer tous les amis du Burkina Faso que le pays continuera à respecter ses engagements internationaux, notamment en matière de droits de l’homme”, il a dit.
De leur côté, les dirigeants ouest-africains se réuniront ce vendredi pour discuter de la manière de répondre au coup d’État militaire au Burkina Faso, le dernier d’une vague de dépositions de dirigeants dans la région, faisant craindre une nouvelle instabilité.
À la suite du coup d’État d’août et de septembre 2021, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedea ou Unowas) a suspendu et imposé des sanctions au Burkina Faso.
Le chef de l’Etat, Marc Roch Chrisitan Kaboré, a été élu en 2015 après une révolte populaire qui a renversé Blauise Compaoré au pouvoir. Il a été réélu en 2020, mais l’année suivante, il a dû faire face à une vague de protestations. Kaboré a démissionné lundi après le coup d’État militaire au moyen d’une lettre qu’il a donnée à lire aux médias locaux du pays.
TS