Décès d’Ennio Morricone, compositeur de génie pour des centaines de films et homme de foi

Le compositeur italien oscarisé Ennio Morricone est décédé à Rome ce 6 juillet après une chute. Le musicien de génie est mort à 91 ans. Il s’était cassé le fémur quelques jours plus tôt.

C’est lui qui a composé les plus belles bandes originales du cinéma italien et mondial de “Pour une poignée de dollars” à “Il était une fois en Amérique”. Outre les westerns spaghetti, son nom est aussi associé à “Mission”, chef d’oeuvre racontant l’histoire d’un trafiquant d’esclaves qui se convertit et suit un jésuite espagnol parmi les Indiens d’Amérique au XVIIIè siècle. Sa composition pour ce film mélange des chants sacrés, des percussions ethniques et de la guitare espagnole.

En 2012, Ennio Morricone, approché par des jésuites, compose une Messe pour le Pape François qu’il rencontrera plus tard avec sa femme. En 2015, il met ses habits de chef d’orchestre pour diriger le concert organisé au Vatican pour son oeuvre Missa Papae Francisci à l’occasion des 200 ans de la restauration de l’ordre à l’Eglise Jésuite de Rome.

Né à Rome, Morricone a étudié au Conservatoire Sainte-Cécile de la capitale. Il est à l’origine de bandes musicales de plus de 500 films et séries télé en plus de ses composition de musiques contemporaines. Avec sa très large gamme de styles abordés, il est considéré comme un des compositeurs de cinéma les plus prolifiques et influents de tous les temps

Ses musiques sont ainsi présentes dans plus de 60 films primés. De 1946 à aujourd’hui, il a composé plus de 100 airs classiques. Mais ce qui l’a rendu mondialement célèbre sont ses musiques de westerns spaghetti. Un genre qui l’a amené à travailler de longues années avec Sergio Leone, Duccio Tessari, Sergio Corbucci, Bernardo Bertolucci, Pier Paolo Pasolini, Dario Argento ou Marco Bellocchio, avec des titres tels que “la Trilogie du dollar”, “Un pistolet pour Ringo”, “Colorado”, “Le Grand silence”, “Le Mercenaire”, “Mon nom est Personne” et la Trilogie “Il était une fois” ou encore “Le Professionnel” en 1981 avec Jean-Paul Belmondo.

À partir des années 1970, il s’est rapproché du cinéma hollywoodien, composant des bandes originales pour les réalisateurs américains comme John Carpenter, Barry Levinson, Mike Nichols, mais aussi Oliver Stone et Quentin Tarantino pour “Les huit salopards” en 2015 ou “Les incorruptibles” en 1987 de Brian De Palma.

Les funérailles, annoncées par la famille Morricone et son ami et avocat Giorgio Assumma, se tiendront dans l’intimité “dans le respect de l’humilité qu’il a inspiré à travers ses actions au cours de sa vie”. Ennio Morricone s’est éteint “à l’aube ce 6 juillet à Rome, dans le confort de la foi”, “il a conservé jusqu’au bout une grande lucidité et dignité”.