En Pologne, le camp homophobe du président sortant ne triomphe pas au premier tour des élections

Convaincu que “l’idéologie LGBT est encore plus destructrice que celle du communisme”, le président polonais sortant Andrzej Duda n’aura pas réussi à convaincre en un seul tour des élections. Ce dimanche 28 juin, il a obtenu 43,7% des voix, face à son adversaire, le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski qui atteint 30,3% des suffrages, avec un taux de participation élevé qui dépasserait les 60%.

Andrzej Duda est le candidat du parti nationaliste et conservateur au pouvoir Droit et Justice, le PiS, qui définit les droits LGBT comme “une importation qui menace la Pologne”. Rafal Trzaskowski quant à lui, est le candidat libéral du parti de centre-droit Plate-forme civique, PO, associé notamment aux Verts pour ce scrutin présidentiel. Il avait, en tant que maire de Varsovie, signé en février 2019, la “Déclaration LGBT+” pour la lutte contre les discriminations. Ce texte avait alors provoqué des réactions chez les conservateurs locaux : les autorités régionales, en particulier dans le sud-ouest du pays, ont choisi ce moment pour commencer à construire une “zone sans LGBT”. Aujourd’hui, environ 30% des collectivités territoriales ont pris des décisions résolument homophobes.

Avec courage, Rafal Trzaskowski a, à l’inverse, annoncé vouloir suivre les directives de l’OMS, l’organisation mondiale de la Santé, qui incluent la question LGBT dans les programmes scolaires d’éducation sexuelle.

Très fervente nation catholique, la Pologne devra choisir son président et voter le 12 juillet prochain pour le second tour. En attendant, les évêques polonais, eux plutôt favorables au PiS, ne se sont pas encore publiquement prononcés.