Enrico Letta a été élu dimanche 14 mars, nouveau Secrétaire général du Parti démocrate (Pd), plus importante formation politique progressiste d’Italie. “Il ne vous faut pas un nouveau Secrétaire, il vous fait un nouveau Parti démocrate” a lancé l’ancien Président du Conseil. Il a été plébiscité à l’unanimité pour remplacer Nicola Zingaretti qui a démissionné par surprise les jours précédents.
“C’est la pire année de l’histoire de notre république, nous sommes proches de la libération, mais une période très dure nous attend jusqu’à l’été. On ne sort pas du virus seuls” a affirmé Enrico Letta, alors que l’Italie affronte une troisième vague de contaminations, poussant le gouvernement de Mario Draghi a instauré un confinement strict dans la moitié des régions italiennes jusqu’à Pâques. Il a dit espérer que le pays sorte de la pandémie grâce aux vaccins et à la coopération entre nations.
Avec l’élection de Enrico Letta, le parti de centre-gauche, en perte de vitesse depuis la chute de Matteo Renzi en 2017, puis son retour à l’opposition avec l’arrivée au pouvoir de la Ligue d’extrême-droite de Matteo Salvini en 2018, prend un nouveau départ. Le nouveau leader de la gauche a déjà annoncé qu’il présentera un plan d’action à débattre avec le parti et valider lors d’une assemblée. Ses priorités déjà annoncées : santé, droit du sol et citoyenneté, jeunesse, mais aussi le rejet de tout opportunisme et revoir les alliances du parti pour redevenir la force politique la plus forte d’Italie.
Pour celui qu’on accuse souvent d’être trop “doux”, son parti doit “être la Protection civile de la politique, c’est-à-dire le parti qui est contraint d’être au pouvoir pour éviter que les autres ne dérapent”. “On gagne les élections quand on n’a pas peur d’être à l’opposition”. Enrico Letta propose de “faire un parti aux portes ouvertes, l’ouverture sera mon slogan : ouvrons grand les portes du parti!” Enrico Letta compte faire de sa formation “le moteur du gouvernement” auquel le Pd participe aux côtés de tous les autres partis italiens depuis la nomination de Mario Draghi à la tête de l’exécutif.
Divisé en interne par des courants “incompréhensibles” selon le nouveau patron démocrate, le parti doit s’ouvrir le plus possible aux banlieues, syndicats et entreprises. Mais aussi aux femmes, au Sud de l’Italie, aux sujets de l’environnement et de la lutte contre les paradis fiscaux en Europe. C’est le thème du “ius soli”, loi sur l’accès à la citoyenneté sur le territoire italien, qui provoque le plus de divisions dans le monde politique.
L’autre défi que doit relever Enrico Letta à la tête du Pd : gagner les élections législatives en 2023, en coalition “avec respect et ambition” avec le Mouvement 5 Etoiles, désormais dirigé par Giuseppe Conte. Il avoue avoir conscience que seul, le Pd ne peut gagner le scrutin.
Marina Pomante
