Ethiopie. Abiy a disparu. L’extrémiste pur et dur Demeke dirige temporairement le pays

Après l’annonce théâtrale de sa volonté de mener personnellement les opérations militaires sur le front, le Premier Ministre éthiopien a littéralement disparu. Pas de photos qui témoignent de quel front il est, pas de nouvelles. Le mystère entourant Abiy a cédé la place à diverses spéculations. Certains disent qu’il s’est réfugié dans un endroit sûr, d’autres qu’il s’est enfui à Dubaï. Aucun de ces rapports n’est étayé par des preuves tangibles, ils doivent donc être considérés comme de la propagande de guerre.

Les forces démocratiques qui combattent le régime fasciste d’Amhara n’ont publié aucun communiqué concernant la disparition du Premier Ministre éthiopien. Le TPLF s’est limité à qualifier l’annonce de Abiy d’aller au front de “mauvaise blague visant à imiter les actes des empereurs Amhara en temps de guerre. Une décision dictée par une schizophrénie trop palpable”.

Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a informé que la coalition des forces démocratiques poursuivrait sa marche vers la capitale pour libérer le pays et traduire en justice Abiy et toute sa bande de criminels du gouvernement.

Demeke Mekonnen (né en 1963), vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères, a été chargé de diriger le gouvernement et le pays en l’absence d’Abiy. Le Ministre des Services de Communication du gouvernement, Dr. Legesse Tulu a déclaré hier lors du briefing quotidien du bureau aux médias d’État que Demeke était le meilleur homme pour mener le pays à la victoire et éradiquer le TPLF. Un engagement commun avec le Premier Ministre Abiy qui risque sa vie en première ligne. Un témoignage incontestable de ses qualités de leader politique et militaire digne de la longue histoire d’invincibilité des empereurs Amhara.

Demeke Mekonnen fait partie des dirigeants les plus durs de la direction nationaliste fasciste Amhara avec une haine profonde et génocidaire contre l’ethnie Tigrinya. Il est également à la tête de la milice paramilitaire d’Amhara appelée FANO, responsable de crimes sans précédent contre des civils au Tigré et à Amhara même.
Le premier acte de Demeke en tant que Premier A.I. était d’expulser quatre des six diplomates irlandais travaillant à Addis-Abeba en raison de la position de l’Irlande sur la guerre civile éthiopienne. Le ministère irlandais des Affaires étrangères a confirmé que le gouvernement éthiopien avait informé l’ambassade d’Irlande dans la capitale éthiopienne que les quatre hommes devaient partir d’ici une semaine. Seuls l’ambassadeur d’Irlande et un autre diplomate sont autorisés à rester.

Dans un communiqué, le département a déclaré que les autorités éthiopiennes avaient indiqué que cela était “en raison des positions que l’Irlande a exprimées au niveau international, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies, sur le conflit et la crise humanitaire en cours en Éthiopie”. Le ministre des Affaires étrangères Simon Coveney a déclaré qu’il était “profondément attristé” par cette décision et a noté que l’Éthiopie a été le plus grand bénéficiaire des fonds d’aide de l’Irlande au cours des cinq dernières années.

L’Irlande et les membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU ont publié le 5 novembre une déclaration appelant à un cessez-le-feu, soulignant l’importance d’un accès humanitaire complet au Tigré et d’un dialogue politique entre les parties. Le gouvernement irlandais a également soutenu les sanctions américaines contre l’Érythrée et l’Éthiopie et a averti le Conseil de sécurité de l’ONU que « l’horreur de la faim » se déroule à nouveau en Éthiopie.
Dans un second temps, Demeke a renouvelé les accusations contre les médias étrangers de continuer à répandre des mensonges en faveur de “terroristes” en étroite collaboration avec diverses ambassades occidentales afin de détruire tout effort axé sur la paix et de mettre en œuvre un changement violent du gouvernement actuel démocrate et reconnu par le peuple éthiopien.

Demeke a exhorté le peuple éthiopien à ne pas se laisser distraire par de fausses rumeurs et à se concentrer plutôt sur la survie du pays et la victoire finale.

Des sources diplomatiques rapportent que le régime éthiopien a fait pression et versé une grosse somme d’argent au moteur de recherche Google pour censurer les informations contre le gouvernement d’Addis-Abeba. La censure (mettre les liens sur la cinquième ou la sixième page de recherche) a également été demandée pour les principaux medias, notamment CNN, BBC, The New York Times, mais actuellement, elle n’affecterait que les journalistes et les journaux «mineurs» également en Italie.
En matière de sécurité nationale, Demeke se coordonne avec le chef de la police politique NISS (The National Intelligence and Security Service), Temesgen Tiruneh pour anéantir tous les citoyens éthiopiens d’origine tigrigna présents dans la capitale. Des sources d’activistes éthiopiens de défense des droits humains font état d’une escalade des arrestations et des exécutions extrajudiciaires de Teragaru à Addis-Abeba.

Le Pr adjoint Demeke semble vouloir aller à la confrontation directe avec les Etats-Unis. Hier, il a soutenu la déclaration publique scandaleuse du sous-ministre du “Ministère de la paix” selon laquelle il a défini l’envoyé spécial américain Feltman comme un “envoyé par satan”.

Des sources du régime éthiopien affirment officieusement qu’une contre-offensive majeure contre le TPLF et l’Armée de libération oromo est en cours, destinée à détruire les forces démocratiques. L’offensive se déroulerait sur plusieurs fronts en Afar et en Amhara. Plus précisément à Gonjjam, Gondar, Bati, Shewa Robit, Gashena et Lalibella. L’offensive serait menée par de mystérieuses divisions de réserve de l’armée fédérale et par des milices régionales Amhara et Afarine avec un appui aérien impressionnant fourni par des drones turcs, iraniens et chinois.

Cette offensive n’est pas officiellement confirmée par le gouvernement et les forces démocratiques ou par des observateurs indépendants. Nous verrons dans les prochains jours si cette nouvelle est vraie ou s’il s’agit d’une énième fake news de la guerre civile éthiopienne qui se déroule depuis 12 mois sur les réseaux sociaux.

F.B.