Ethiopie. Des vidéos choquantes du génocide en cours contre les Tigrins

Deux heures après l’annonce de la prétendue victoire sur les “terroristes” du TPLF et de l’OLA par One Show Man Abiy, le Premier ministre par intérim Demeke Mekonnen Hassen et le chef de la police politique NISS Temesgen Tiruneh ont ordonné aux policiers et aux miliciens d’accélérer les arrestations, les déportations et les exécutions sommaires de tous les citoyens éthiopiens d’origine tigrigna vivant à Addis-Abeba.

L’objectif est désormais clair : « nettoyer » la capitale de la présence de la minorité ethnique tigrigna. Mekonnen et Tiruneh sont connus pour appartenir à l’aile dure du nationalisme fasciste Amhara. Tous deux ont publiquement juré d’exterminer tous les Tigréens et de faire du Tigré une région vide pour la colonisation. Dekeke Mekonnen Hassen détient toujours tous les pouvoirs de Premier ministre tandis que Abiy s’est engagé (selon lui) à mener l’armée à la victoire sur divers fronts.

Un génocide contre la population du Tigré se déroule dans la capitale éthiopienne. Le régime fasciste Amhara a interné plus de 30 000 civils de l’ethnie Tigrinya à Addis-Abeba dans de véritables camps de concentration nazis. Beaucoup d’entre eux ont été sommairement tués selon des informations provenant de diverses sources indépendantes. Le régime a lancé une campagne de haine en identifiant les Tigréens comme des « cancers », des «mauvaises herbes», des « souris » et des « terroristes », comme cela s’est produit avec le régime HutuPower de Juvénal Habirimana au Rwanda en 1994.

Le Premier ministre Abyi Ahmed Ali (prix Nobel de la paix 2019) a mobilisé les chômeurs et les extrémistes Amhara en formant des milices urbaines et des groupes d’autodéfense. Il les a armés et leur a accordé l’impunité pour le pillage, le viol et le meurtre de Tigréens.

Le régime a fait taire toutes les voix indépendantes et critiques des médias. Il a bloqué l’accès des médias au Tigré, fermé ou censuré les journalistes nationaux indépendants et intimidé les journalistes étrangers et leurs homologues locaux. Les individus qui tentent de protéger les Tigréens sont également attaqués. Les personnes qui essaient de rester en dehors de la politique sont condamnées comme «collaborateurs de terroristes».

Le régime a initié la détention à grande échelle de civils du Tigré dans les zones qu’il contrôle. Il y a un an, il a interné au moins 15 000 membres des forces armées de l’ethnie Tigrinya, qu’il continuerait de détenir dans des camps de détention. Il a interné des civils du Tigré dans le Tigré occidental. Ces dernières semaines, il a interné plus de 30 000 civils de l’ethnie Tigrinya à Addis-Abeba et un nombre inconnu ailleurs.

La communauté internationale est divisée, confuse et indécise. Le gouvernement a des protecteurs au Conseil de Sécurité des Nations Unies. L’Union Africaine corrompue et inutile a écouté avec déférence les démentis et les obscurcissements du gouvernement, les approuvant. Les grandes puissances européennes hésitent.
Ci-dessous, nous vous proposons deux vidéos effrayantes qui sont arrivées à la rédaction il y a une semaine.

Le premier nous vient de Tigrinya TV @TghatMedia. Le vidéo montre des familles et des proches de Tigréens essayant de voir ou de rendre visite aux membres de leur famille et aux proches détenus dans un camp de collecte dans la zone urbaine de la capitale appelée Kality, près de l’église de Gebriel. Des dizaines de milliers de Tigres y sont temporairement détenus avant d’être déportés vers les camps de concentration nazis. Les responsables de l’Union Africaine passent souvent par ce centre, l’ignorant complètement pour se consacrer aux fêtes mondaines après leur «travail». La vidéo a été jugée originale par les médias internationaux.

La deuxième vidéo nous est parvenue du militant italien des droits humains, Monsieur Davide Tommasin @davide_tommasin qui, depuis le début de la guerre civile, s’engagé à dénoncer les crimes contre l’humanité commis par le régime fasciste éthiopien et la dictature érythréenne au Tigré, en Oromia et dans d’autres régions du pays. Davide connaît très bien l’Éthiopie. Il y a quelques années, il a fait une tournée en solo avec son vélo d’Addis-Abeba à Adigrat, dans le Tigré, en passant par de nombreuses villes et régions aujourd’hui théâtre de guerre.

La vidéo que nous envoie Davide montre les perquisitions en porte-à-porte dans un quartier d’Addis-Abeba par la police politique du NISS associée à des milices génocidaires de volontaires à la recherche de Tigréens. Une mère désespérée crie « Assez ! » dans une vaine tentative d’arrêter ces criminels. Au second plan, on voit un jeune milicien amhara qui tente d’ouvrir la porte d’une résidence privée.
Nous concluons cette horreur par une réflexion faite par le journal britannique The Guardian insérée dans un article publié vendredi 26 novembre au titre significatif: « Les signaux d’alarme sont là pour le génocide en Éthiopie : le monde doit agir pour l’empêcher »
« Le pays a été marqué par des violences de toutes parts, mais il pourrait y avoir bien pire à venir car les civils du Tigré sont ciblés. Le génocide se produit lorsque les signes avant-coureurs ne sont pas pris en compte. Le monde détourne le regard, refusant de croire que les massacres ethniques de masse sont possibles. Espérons que le pire soit évité. Mais pour éviter un génocide, il faut tirer la sonnette d’alarme avant d’en être certain”.

Place ST Pierre lance cette alarme depuis quelque temps, convaincu que la dénonciation acharnée et constante du génocide en cours pourra pousser la communauté internationale à intervenir pour arrêter toute cette horreur. C’est un devoir moral avant d’être un information libre et Independent.

Fulvio Beltrami