Le pape François a accepté la démission de l’archevêque de Paris. Mgr Pontier dirigera le diocèse jusqu’à la nomination du successeur

Le pape François a accepté la démission du gouvernement pastoral de l’archidiocèse métropolitain de Paris (France) présentée par Mgr. Michel Aupetit et en même temps nommé Mgr. Georges Pontier Administrateur apostolique Sede vacante et ad nutum Sanctæ Sedis du même archidiocèse. Georges Paul Pontier (Lavaur, 1er mai 1943) est archevêque émérite de Marseille depuis le 8 août 2019. Après des études secondaires au petit séminaire diocésain de Saint-Sulpice, il complète ses études philosophiques au grand séminaire d’Albi et les études théologiques (1964-1966) à l’Université pontificale grégorienne, comme élève du séminaire français de Rome, obtenant une licence en théologie sacrée. Ordonné prêtre le 3 juillet 1966 en la cathédrale Saint-Alain de Lavaur, il obtient par la suite une maîtrise de lettres modernes à l’Institut catholique de Toulouse et suit des cours de pédagogie à l’Institut de formation des éducateurs du clergé à Paris. Désigné évêque de Digne par saint Jean-Paul II le 2 février 1988, le 5 août 1996, il est muté par le même pontife à la tête du diocèse de La Rochelle. Dix ans plus tard, le 12 mai 2006, le pape Benoît XVI le nomme archevêque métropolitain de Marseille : il succède au cardinal Bernard Panafieu, démissionnaire d’âge. Le 11 juin, il prend possession de l’archidiocèse et le 29 juin, dans la basilique Saint-Pierre, il reçoit le pallium des mains du pape lui-même.

En tant que vice-président de la Conférence épiscopale de France (de 2001 à 2007), il a pris position sur certains dossiers « brûlants » comme l’invitation aux chrétiens de France (automne 2006) à participer aux différentes élections présidentielles, législatives et municipales car “nous sommes tous responsables du vivre ensemble”, avec une référence particulière à l’écologie et au partage des richesses, et soulignant le “sentiment de mal-être qui existe à l’égard du monde politique”. Par ailleurs, directement impliqué dans les relations avec l’islam en raison de l’importance de la communauté musulmane de Marseille, lors de la 44e assemblée plénière des évêques de France (Lourdes, 27-29 mars 2007), il fait valoir qu’il est désormais temps d’aborder la question de dialogue avec les musulmans «de manière moins naïve».

Du 1er juillet 2013 au 30 juin 2019, il a été président de la Conférence des évêques de France. Le 8 août 2019, le pape François a accepté sa démission, présentée au motif d’avoir atteint la limite d’âge. Du 11 janvier au 11 juillet 2021, il est administrateur apostolique d’Avignon. Le 2 décembre de la même année, il est nommé administrateur apostolique de Paris, après la démission de Mgr Michel Aupetit. Dans une déclaration à Radio Notre Dame, samedi 27 novembre 2021, Mgr. Michel Aupetit, désormais ancien archevêque de Paris, avait répondu aux déclarations de Point sur son gouvernement et sur une prétendue relation. Voici notre transcription intégrale de la déclaration de Mgr Aupetit qui nous assurait qu’il se souciait du «grave trouble» subi par les baptisés et remerciait tous ceux qui ont manifesté leur soutien.

“Tout d’abord, je suis profondément attristé par le grave trouble des fidèles, qui ont subi tant de drames après l’incendie de Notre-Dame, le covid, la dénonciation de la Ciase, et qui se retrouvent encore aujourd’hui face à cet article en le journal Le Point aussi virulent envers moi. J’avoue avoir été choqué de le lire moi-même et je me suis demandé s’il y avait vraiment autant de gens qui voulaient que je parte. Le refuge dans la prière, sans lequel je ne peux rien, et le soutien de nombreux prêtres à Paris, séminaristes, fidèles, amis, m’ont réconforté et m’ont permis de prendre la barre en ces jours.

Je les remercie du fond du cœur pour leur confiance et les témoignages d’affection qu’ils m’ont réservés. Sur les questions de gouvernance, ceux qui travaillent à mes côtés m’ont dit qu’ils étaient choqués par les allégations de négligence rapportées dans l’article. Bien sûr, il est normal que les décisions à prendre quand on est responsable génèrent de la frustration et entretiennent de l’amertume. Mais je ne les prends jamais seule, je suis entourée de nombreux conciles où il y a des clercs, des diacres, des laïcs, et où j’ai souhaité que de plus en plus de femmes participent pleinement car je connais l’apport irremplaçable de leur discernement. Mais il est vrai que lorsqu’une décision est prise ensemble, il convient que je la prenne et que j’en assume la responsabilité, ce qui évidemment focalise sur moi d’éventuels ressentiments”.

“L’autre fait très troublant serait une révélation sur une relation intime que j’aurais eue en tant que prêtre il y a dix ans, révélée par un e-mail qui a été envoyé à mon adresse, partagé avec ma secrétaire d’alors. Ceux qui me connaissaient alors et partageaient mon quotidien pouvaient certainement témoigner que je n’avais pas une double vie comme le suggère l’article. J’avoue, comme je l’ai déjà dit, que j’ai mal géré la situation avec une personne qui s’est manifestée à plusieurs reprises. J’ai confié cette erreur à mon guide spirituel, et l’autorité ecclésiastique en a été informée”.

Aujourd’hui, comme chaque jour, je remets ma vie entre les mains du Seigneur comme je l’ai fait le jour de mon ordination. J’ai cette phrase de Jésus dans le cœur quand, dans un acte d’amour suprême, il a donné sa vie au Père pour sauver chacun de nous : ‘Ma vie, personne ne me l’enlève, c’est moi qui la donne’. Permettez-moi de le servir chaque jour, en mes frères ». Mgr Aupetit avait précisé à l’occasion qu’il avait informé le pape François dans une lettre : “de préserver le diocèse”, et qu’il lui avait donné la décision de confirmer ou non sa mission à la tête du diocèse de Paris, puisqu’il c’est de lui que l’archevêque accomplit sa mission. Le Pape l’a donc destitué suite à l’histoire désagréable rapportée par la presse du monde entier.