Ethiopie. Est-ce la grande offensive militaire de Abiy a commencé? (Fulvio Beltrami)

Les visites très récentes du premier ministre éthiopien en Erythrée et la Turquie ont été effectuées en vue d’assurer le soutien renouvelé de l’armée érythréenne et l’achat de drones de guerre turcs, en préparation d’une grande offensive qui devrait annihiler une fois pour toute l’armée régulière de la Tigré (TDF) et le parti de la puissance dans la région du nord: le TPLF.

Il a deux semaines que cette offensive fait l’objet des proclamations de propagande du parti de la Prospérité qui promet de nouvelles recrues pour l’armée fédérale ENDF, égal à 1 million d’hommes. Une armée sévèrement affaiblie par la défaite subie dans le Tigré, par les deux fronts ouverts par le TPLF en Afar et Amhara et l’avancée de l’Armée de Libération Oromo: OLA.

Les forces spéciales Amhara, soutenues par la milice régionale Fano, ont repris la ville stratégique de Gashena, arrêtant les livraisons aux divisions TDF engagées dans la conquête de la ville de Debre Tabor. Le gouvernement d’Addis-Abeba a annoncé qu’il avait complètement détruit la division Tegaru dirigée par le Général Tsadkan Gebrethensae. Le Général Gebrethensae est le stratège qu’il a permis de libérer le Tigré et de amener avec succès les deux offensives de l’Afar et Amhara. Aucune confirmation ou le refus au moment de la parte du command de l’armée du Tigré.

La conquête de Debre Tabor par le Tegaru avait été donné à coup sûr sur les réseaux sociaux il y a trois jours sans trouver confirmation du TPLF ou du gouvernement central. Nos sources affirment que ces nouvelles étaient prématurées. Les combats sont toujours en cours et au moment aucune factionne gagnante ne décrit à l’horizon.

Le site d’information indépendante Ethopia Map a enquêté sur les accusations contre le TDF d’avoir soumis à Debre Tabor les maisons et les civils à un tir d’artillerie intense provoquant un massacre. Grâce à l’emplacement géographique par satellite Ethopia Map a trouvé seulement un impact d’artillerie sur une seul maison. Les nouvelles, répandue par le gouvernement central, sont maintenant sérieusement mis en doute.

Les forces de TDF, le jour même de la défaite subie en Gashena, réclament des victoires importantes dans la région Awzet au sud de Gasay et dans la ville de Sekota, adjacents à Debre Tabor. Ces victoires auraient été acquises en collaboration avec le nouveau mouvement de guérilla: le ALF: Agew Liberation Front. Les Agews sont une minorité ethnique du groupe ethnique afro-asiatique Cushit stationnées en Erythrée et en Ethiopie. Pendant le gouvernement fédéral du TPLF les Agews ont subi une assimilation progressive au groupe ethnique Amhara qui a profondément érodé l’identité culturelle et linguistique, ce que a exposé les Agews à la discrimination socio-économique grave, continuée également sous l’administration de Abiy.

Juillet dernier les dirigeants de TPLF ont signé une alliance politique militaire les Agews afin d’accélérer la conquête de la région Amhara. La reconnaissance dans le proche avenir de la région Agew, qui comprend une partie des territoires Amhara, a été promise. Les miliciens Agews ont été d’une importance vitale pour la libération de la ville monumentale de Lalibela, désormais intégrée dans l’ancien territoire Amhara qui les Agews gèrent déjà comme une région autonome.
L’offensive et la reconquête de la ville de Gashena semble avoir arrêter l’avancé du TDF et la série de victoires signalées depuis Juillet dernier. L’intention du gouvernement central est de créer une ligne de front au nord pour éviter la chute de Debre Tabor qui pourrait ouvrir la route vers la capitale de l’Amhara: Bahir Dar et la capitale historique de Gondar. Les forces spéciales et les milices Amhara doivent maintenant engager l’armée régulière du Tigré dans une série de batailles dans l’attente de la grande offensive, où Abiy espère obtenir un engagement concret de troupes érythréennes et d’utiliser les drones turques dans l’espoir que la technologie peut renverser le sort de la guerre.

Cette offensive, si elle sera lancée et si elle sera victorieuse, ne sera pas suffisent pour annihiler le TDF mais infligerait un coup dur aux Tegaru rendent très difficile la conquête de Bahir Dar et Gondar, sauvant ainsi le sort du régime Parti de la Prospérité. L’objectif à moyen terme est de créer une situation de guerre civile permanente comme en Syrie qui permet au régime d’Addis-Abeba pour gagner du temps et de construire les bases d’une victoire finale hypothétique en comptant sur le soutien des puissances émergentes comme la Turquie et la Russie.

Le projet de réaliser le scénario syrien est en compromis par la série successive de victoires rapportées par le TPLF et la guérilla Oromo du OLA pointant vers un changement du régime. Pour cette raison, Abiy et la leadership fasciste Amhara concentrent leurs espoirs de survie sur la « grande offensive » capable d’arrêter les victoires de l’ennemi et pernendize le conflit.
La fourniture de drones de guerre (pas encore eu lieu à la fois pour des problèmes techniques et financiers) fait partie de la stratégie du président Erdoğan pour renforcer et augmente le domine turque en Afrique. L’Érythrée et l’Éthiopie deviennent les nouveaux alliés africains qui remplacent les alliées «historiques» de la Turquie: l’Egypte et le Soudan. Ankara bouge son axe de l’influence africaine du bassin du Nil à la Corne de l’Afrique.

La Russie à l’heure actuelle assure les livraisons d’armes et un soutien politique au régime d’Addis-Abeba, mais adopte une attitude prudente pour éviter une implication directe dans la guerre civile, au contraire des décisions prises pour la Syrie. Moscou a invité la communauté internationale, les Nations Unies et l’Union Africaine à soutenir la tentative du gouvernement éthiopien de remporter la victoire sur les “terroristes” du TPLF ou de l’OLA, au fin de retourner à la paix et à la vie normale dans la région. Cette invitation se base sur l’hypothèse que seule la gestion fasciste d’Abiy et de la leadership Amhara est capable d’assurer la stabilité. En réalité, c’est exactement le contraire. Ces dirigeants ont commencé une guerre qu’a déstabilisé le pays et la région, sans la gagner.

Bien que la Russie affirme de suivre de près la situation politique et militaire éthiopienne et de vouloir soutenir Abiy, est extrêmement réticent à s’engager directement dans le conflit comme espéré par le régime d’Addis-Abeba. Il est fort peu probable que, dans l’avenir immédiat, nous puissions assister à l’envoi de soldats ou de mercenaires russes pour se battre aux côtés de l’armée fédérale, comme cela s’est passé en République Centrafricaine.

L’offensive à venir de Abiy, dont la reconquête de la ville de Gashena pourrait être le prélude, en réalité, trouve plus de difficultés que celles prospectées par le régime. La région d’Amhara est contrôlée par le TDF à l’exception de Debre Tabor, Bahir Dar, Gondar et quelque ville mineure. Le contrôle de TDF sur la région Amhara est pas concentrée dans une occupation territoriale garantie par ses troupes. Aucune concentration de soldats Tegaru est présent dans les villes libérées. La présence du TDF dans l’Amhara est caractérisée sur une mobilité militaire extrême qui permet des attaques décisives sans avoir à contrôler totale du territoire à travers des troupes d’occupation.
Dans l’offensive fédérale contre le TDF en Amhara il a besoin de transmettre ce qui reste de la capacité offensive et défensive des forces armées du régime, ce qui réduit ces capacités sur le front de oromy, considéré par le Abiy stratèges mineur devant facilement résolu une fois que le TDF Il était sérieusement affaibli.

Ces choix tactiques facilitent le renforcement de l’Armée de Libération Oromo, lui permettant d’accumuler des victoires sur victoires dans l’Oromia et aussi d’aider les combats du TDF en Amhara dans la zone de Walaga. En Oromia, les fédéraux contrôlent les centres urbains tandis que OLA contrôle les campagnes. Le régime d’Addis se concentre plus en Amhara que en Oromia, la région où se trouve la capitale Addis-Abeba. Il est officiel que la guérilla OLA A maintenant le contrôle total de l’axe routier ADDIS ABEBA – Lamu (Kenya) où a arrêté le flux logistique d’exportation à l’importation et l’augmentation de l’isolement territorial de l’Ethiopie du reste du monde.
L’armée fédérale n’a pas suffisamment d’hommes pour lancer une offensive contre la Ola POUR rouvrir les couloirs avec le Kenya, comme ne pas les hommes nécessaires pour rouvrir le couloir avec Djibouti. Le destin de la guerre civile joue exclusivement dans la région d’Amhara.

Fulvio Beltrami