Le Saint-Siège a l’intention de maintenir ouvert son canal de dialogue avec la Russie pour faciliter les négociations de paix sur l’Ukraine et éviter une escalade nucléaire. En fait, c’était le secrétaire d’état du pape François, card. Pietro Parolin, qui a demandé à rencontrer, le 23 septembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à New York la semaine dernière, comme l’a dit le cardinal lui-même dans une interview avec l’experte vaticane du Messager, Franca Giansoldati.
“J’ai demandé à la réunion d’exprimer la préoccupation du Saint-Siège et de réitérer la possibilité déjà exprimée par le Saint-Père que nous soyons toujours prêts à faciliter un dialogue”, a expliqué le premier collaborateur du pape Bergoglio.
“Le ministre russe des Affaires étrangères – a révélé Parolin – m’a exprimé la position déjà soulignée devant le Conseil de sécurité. Un reproche conséquent à l’Occident de n’avoir rien fait alors que le Donbass était le théâtre d’un conflit de faible intensité. C’est-à-dire de ne pas avoir condamné l’attitude de l’Ukraine et le non-respect des droits des minorités russophones. En pratique, il a fait une longue analyse de l’attitude occidentale qui ne condamnait pas l’image qui se dessinait”.
Interrogé par Giansoldati sur l’existence ou non d’un risque atomique imminent comme l’affirment des sources britanniques à travers des hypothèses inquiétantes qui ont circulé dans la presse anglaise, concernant une éventuelle escalade nucléaire du conflit en Ukraine, avec d’éventuels essais atomiques à la frontière, Parolin a finalement répondu: “C’est difficile à dire. D’après ce que nous lisons, il n’y a rien de nouveau par rapport à ce que nous savons, et à ce que le président Poutine a toujours dit”.
Le cardinal a répondu au Messager après avoir présenté le docu-film sur Laudato Si, l’encyclique sociale sur l’environnement. Dans un discours prononcé pour l’occasion – c’était une première mondiale -, il a répété qu’il faut aujourd’hui plus que jamais “promouvoir et encourager la coopération internationale, surtout à une époque comme celle-ci marquée par un affaiblissement du multilatéralisme”. Entre autres choses, ce tableau ramène les questions climatiques et les risques écologiques au second plan, presque occultés, précisément en raison d’une incapacité à identifier un dialogue et un consensus authentiques”.