“L’exclusion des migrants est dégoûtante, pécheresse, criminelle”. Le cri de François qui demande justice et paix pour l’Ukraine et prie pour la Thaïlande

“L’exclusion des migrants est scandaleuse. Au contraire: l’exclusion des migrants est criminelle, elle les fait mourir devant nous. Et donc, aujourd’hui nous avons la Méditerranée qui est le plus grand cimetière du monde. L’exclusion des migrants est dégoûtante, c’est un péché, c’est criminel. N’ouvrez pas les portes à ceux qui sont dans le besoin en disant ‘Non, nous ne les excluons pas : nous les renvoyons’, dans les camps de concentration, où ils sont exploités et vendus comme esclaves. Frères et sœurs, aujourd’hui nous pensons à nos migrants, à ceux qui meurent. Et ceux qui peuvent entrer, les recevons-nous comme des frères ou les exploitons-nous ? Je laisse la question, seulement … “.

C’est une condamnation explicite et très dure prononcée par le pape François à l’occasion de la canonisation de l’évêque Giovanni Battista Scalabrini qui, à la fin du XIXe siècle, a commencé des missions d’assistance aux migrants italiens en Europe du Nord et dans les Amériques, en fondant un homme et un congrégation religieuse féminine.
‘Veuillez toujours inclure: toujours inclure, dans l’Église comme dans la société, encore marquée par tant d’inégalités et de marginalisation », a dit François, s’adressant aux fidèles présents à la grande messe sur la place Saint-Pierre, environ 40 mille.

“Il y a une migration, en ce moment, ici en Europe, surtout – a ajouté François – qui nous fait beaucoup souffrir et nous pousse à ouvrir nos cœurs: la migration des Ukrainiens fuyant la guerre. N’oublions pas l’Ukraine tourmentée aujourd’hui”. Scalabrini, a-t-il rappelé à cet égard, “regardait au-delà, regardait en avant, vers un monde et une Église sans barrières, sans étrangers”.

Enfin, le souvenir du salésien convers et pharmacien Artemide Zatti, italo-argentin comme Bergoglio, “avec son vélo, a été un exemple vivant de gratitude”, a ajouté le Pape, “toute une vie passée à soigner les malades avec amour et tendresse. Un cœur toujours plein de gratitude, tout en prenant les blessures des autres”. Ce qui est une collaboration concrète dans la paix.

Et à la fin de la célébration, au moment de la prière de l’Angélus marial, le Pape est revenu pour invoquer la paix pour l’Ukraine, rappelant la crise des missiles à Cuba résolue grâce à l’engagement de saint Jean XXIII. “Nous ne pouvons pas oublier le danger de guerre nucléaire qui menaçait le monde à ce moment-là. Pourquoi ne pas apprendre de l’histoire ? Même à ce moment-là, il y avait des conflits et de grandes tensions, mais la voie pacifique a été choisie. Il est écrit dans la Bible: ‘Ainsi parle le Seigneur: Arrêtez-vous dans les rues et regardez, renseignez-vous sur les chemins du passé, où est le bon chemin, suivez-le, ainsi vous trouverez la paix pour votre vie'”.

Le pape François à l’Angélus a donc fait référence à ce qui s’est passé il y a soixante ans, lors du Concile Vatican II, lorsque la crise des missiles à Cuba a atteint son apogée, entre les États-Unis et l’Union soviétique.

Les pensées et les prières du Pape sont également allées aux victimes de l’agression à main armée contre une école en Thaïlande qui a fait 35 victimes, dont 24 enfants: “Je vous assure de mes prières pour les victimes d’aliénés, d’actes de violence, d’aliénés, qui a eu lieu il y a trois jours en Thaïlande. Avec émotion je confie au Père de la vie, en particulier, les petits enfants et leurs familles”.

Sante Cavalleri