La Journée mondiale des droits de l’homme 2020 a été célébrée jeudi 10 décembre, un anniversaire introduit en mémoire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris.
« À l’occasion de cette journée et chaque jour, prenons la résolution d’agir ensemble, en mettant les droits humains au premier plan, afin de nous relever de la pandémie de COVID-19 et de bâtir un avenir meilleur pour tous », le message lancé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
« Défendre les droits de l’homme per une meilleure reprise » est en effet le thème de cette année parce que, a alerté Guterres, « le virus a augmenté la pauvreté, les inégalités, la discrimination ; la destruction du milieu naturel et d’autres manquements aux droits humains fragilisent profondément les sociétés, ce qui explique la propagation de la maladie. La pandémie nuit également aux droits humains, car elle sert de prétexte à des politiques sécuritaires musclées et à des mesures répressives qui restreignent l’espace civique et la liberté des médias ». Célébrer la Déclaration universelle des droits de l’homme se traduit aujourd’hui dans une « réponde efficace à la pandémie qui doit être fondée sur la solidarité et la coopération. Les personnes et leurs droits doivent être au cœur des réponses et de la relance. Il nous faut des cadres universels fondés sur les droits comme la couverture sanitaire pour tous, pour vaincre cette pandémie et nous protéger à l’avenir ».
La Déclaration universelle des droits de l’homme a affirmé la vie, la liberté et l’égalité à niveau international pour tout le monde, sans distinction de race, de croyance ou de couleur. Et la Présidente de la Commission pour les droits de l’homme des Nations Unies de l’époque, Eleanor Roosvelt, surnommé par Harry Truman la « First Lady de tout le monde » pour son énorme engagement humanitaire, les avait décrits de cette manière : «Après tout, où commencent les droits de l’homme universels? Ils commencent près de chez soi, en des lieux si proches et si petits qu’on ne peut les voir sur aucune carte du monde. Ils constituent pourtant l’univers personnel de chacun: le quartier où nous habitons, l’école ou le collège que nous fréquentons, l’usine, la ferme ou le bureau où nous travaillons. C’est là que chaque homme, chaque femme, chaque enfant aspire à une justice équitable, à l’égalité des chances et à la même dignité, sans discrimination. Si ces droits n’ont pas de sens dans de tels lieux, ils auront peu de sens ailleurs ».
L’article 10 de la Déclaration indique que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Il s’agit de cette fraternité dont le pape François parle dans l’encyclique « Frère tous », dans laquelle le Saint Père a notamment rappelé l’urgence de “trouver une solution pour tout ce qui va à l’encontre des droits fondamentaux de l’homme”. Il est donc nécessaire de raviver l’esprit de la Déclaration d’il y a 62 ans avec une force extrême, aujourd’hui plus que jamais, car “alors que des peuples entiers souffrent de persécutions pour des raisons politiques, ethniques ou religieuses, l’urgence sanitaire génère dans toutes les sociétés des risques supplémentaires de discrimination et de formes de marginalisation, qui déchirent le tissu social et contredisent les valeurs fondamentales”, a déclaré le Président de la République italienne, Sergio Mattarella.
« Reconstruire en mieux – Défendons les droits de l’homme » est le slogan des Nations Unies pour cette Journée, ainsi que le pilier des objectifs de développement durable inscrits dans l’Agenda 2030 de l’ONU. Une opportunité pour réaffirmer l’importance des droits de l’homme dans la reconstruction du monde que nous voulons, le besoin d’une solidarité globale, tout comme notre interdépendance et notre humanité partagée.
Arianna Barile