Un étude du Bureau européen de Transparency International – l’organisation internationale pour la lutte contre la corruption et les injustices – révèle que plus de la moitié des citoyens européens considère leur gouvernement poussé par des intérêts privés. L’enquête vise à dévoiler la vision que les personnes interrogées ont de la corruption, ainsi qu’à recueillir leurs expériences directes sur la question. Les résultats mettent en évidence une forte préoccupation dans l’ensemble de la région européenne.
Le « Baromètre global sur la corruption » – l’instrument d’enquête de Transparency International – indique que 62% des 40.000 européens interviewés considère la corruption l’un des plus grands maux de leur propre pays. Et la pandémie n’a fait qu’empirer la situation. Le sondage montre, en effet, que l’assistance sanitaire, pendant l’urgence COVID-19, a offert un terrain favorable à la corruption. Avec 29% des résidents dans l’UE qui a fait recours à ses connaissances personnelles afin d’obtenir une assistance médicale et la plupart des interrogés qui pense que leur gouvernement a géré la pandémie d’une façon peu transparente, voilà pourquoi le phénomène de la corruption peut affecter – sur la peau des personnes – l’un des droits fondamentaux de l’homme : le droit à la santé. « Pendant une crise sanitaire, utiliser des contacts personnels pour accéder aux services publics représente un haut risque – affirme Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International – . Des vies peuvent être perdues, lorsque des connaissances personnelles sont vaccinées ou ont accès à un traitement médical avant ceux qui en ont le plus besoin et de toute urgence. Il est nécessaire que les gouvernements de toute l’Union fassent mieux et davantage afin d’assurer une reprise équitable et équilibrée dès la pandémie en cours ».
« L’UE est souvent considérée comme un symbole d’intégrité, tandis que ces résultats montrent que les pays de la région restent vulnérables aux effets insidieux de la corruption », continue-elle. Et le sondage de la ONG le témoigne : presque 3 citoyens sur 10 – qui correspondent à 106 millions de personnes – ont rapporté d’avoir eu une expérience directe de la corruption.
L’étude a analysé aussi une autre catégorie de la corruption : les liens entre les affaires et la politique. 53% des personnes dans l’ensemble de l’Union européenne pense que leur gouvernement est contrôlé par des intérêts privés. « Ces résultats devraient être un signal d’alarme pour les gouvernements nationaux, tout comme pour les institutions européennes. La corruption est en train de miner la confiance publique et les décideurs politiques doivent forcement écouter les préoccupations des gens », déclare Michiel van Hulten, directeur de Transparency International EU. Dans le classement des plus corrompus, nous trouvons en première place les membres du parlement, suivis par les dirigeants d’entreprise et les fonctionnaires des gouvernements nationaux. En générale, presque un tiers des personnes trouve que la corruption dans leur pays est en train de s’aggraver, tandis que la moitié d’entre eux considère les gouvernements incapables d’administrer ce phénomène qui détruit les sociétés. Enfin, seulement 21% des interrogés pense que les fonctionnaires corrompus sont correctement punis. « Des nombreuses mesures peuvent mis en œuvre tout de suite afin de résoudre ces questions – ajoute le directeur de la ONG – comme l’augmentation de la transparence des lobbies au niveau européen et national et la lutte contre l’évasion fiscale. Et les politiques de l’UE visant à protéger les informateurs et à combattre le blanchiment d’argent doivent être transposées rapidement et d’une manière efficace dans les lois nationales ».
Arianna Barile