La douleur du Pape pour les migrants morts en mer et aux frontières de l’Europe. “Le dialogue prime sur tout type d’instrumentalisation”

Au terme de l’Angélus, le Pape François a exprimé sa tristesse pour les conditions dans lesquelles se trouvent les migrants, qui sont exposés à des « dangers très graves » et perdent la vie à nos frontières. “Je ressens de la douleur pour les conditions dans lesquelles ils se trouvent”, a déclaré Bergoglio, se tournant vers les “morts en Manche et en Biélorussie, vers les migrants qui se noient en Méditerranée, ceux qui sont rapatriés en Afrique du Nord, sont capturés par trafiquants à qui ils vendent des femmes et torturent des hommes. À tous ceux qui cette semaine ont tenté de traverser la Méditerranée à la recherche de la vie et ont trouvé un tombeau ».

« A eux – a ajouté le Pontife – je les assure de mes prières et de mon cœur. Je remercie toutes les institutions engagées à alléger leurs souffrances ». Enfin, le Pape a lancé un « appel du fond du cœur aux autorités civiles et militaires pour que le dialogue l’emporte sur l’exploitation et oriente les efforts vers des solutions respectueuses de la volonté et de la dignité de ces personnes”.

Dans la catéchèse avant l’Angélus, le Pape a expliqué le sens de l’Avent. “L’évangile de la liturgie d’aujourd’hui, premier dimanche de l’Avent, nous parle – dit-il – de la venue du Seigneur à la fin des temps. Jésus annonce des événements et des tribulations désolants, mais précisément à ce stade, il nous invite à ne pas avoir peur. Pouquoi? Pourquoi tout ira bien ? Non, mais parce qu’Il viendra. Il dit comme ceci : ‘Lève-toi et lève la tête, car ta libération est proche’. Il est agréable d’écouter cette Parole d’encouragement: se relever et relever la tête car justement dans les moments où tout semble fini, le Seigneur vient nous sauver; l’attendre avec joie même au cœur des tribulations, dans les crises de la vie et dans les drames de l’histoire. Mais comment relever la tête pour ne pas être absorbé par les difficultés, les souffrances, les défaites? Jésus nous montre le chemin avec un rappel fort: “Prenez garde à vous-mêmes, que vos cœurs ne s’alourdissent pas […]. Restez éveillé à tout moment en priant’”.

“Vigilance. Arrêtons-nous sur cet aspect important de la vie chrétienne. D’après les paroles du Christ, nous voyons que la vigilance est liée à l’attention: soyez prudent, ne vous laissez pas distraire, c’est-à-dire restez éveillé! Être vigilant signifie ceci: ne pas laisser le cœur devenir paresseux et la vie spirituelle s’adoucir dans la médiocrité.

Faites attention car on peut être un “chrétien endormi” sans enthousiasme spirituel, sans ardeur à prier, sans enthousiasme pour la mission, sans passion pour l’Evangile. Et cela conduit au ‘sommeil’: tirer les choses en avant par inertie, tomber dans l’apathie, indifférent à tout sauf à ce qui nous arrange”.