Pendant l’année 2020, au moins 340 millions de chrétiens dans le monde ont été contraints de subir, à différents titres, des actes de persécutions ou répression à cause leur foi. C’est le bilan dramatique qui ressort du rapport annuel de l’ONG américaine Open Doors qui, chaque année, rend compte de la situation des chrétiens sur la planète et publie la liste des 50 pays de pires persécutions.
Et le résultat est effrayant, comme l’a dénoncé le Pape François lui-même à plusieurs reprises. Selon l’organisation, le nombre de chrétiens persécutés est en augmentation de 60% par rapport à l’année précédente, ces douze derniers mois. Parmi les pays pointés du doigt où la situation est la plus difficile voire dramatique, figurent la Corée du Nord, l’Afghanistan, la Somalie, la Libye, le Pakistan, l’Érythrée, le Yémen, l’Iran, le Nigéria et l’Inde.
En pratique, a expliqué le responsable d’Open Doors David Curry à la télévision américaine CBN News, “un chrétien sur huit est victime d’acte discriminatoire”. “Ce chiffre impressionnant concerne des pays régis par la loi islamique, mais pas seulement : souvent en effet, des raisons ethniques, le terrorisme et même le nationalisme sont à l’origine des persécutions”. Même la pandémie de Covid-19 “a servi de prétexte pour s’en prendre à ceux qui professent leur foi en Jésus Christ” a dénoncé Open Doors.
L’Inde est un des exemples les plus frappants. Les chrétiens subissent des pressions des gouvernements locaux, qui leur empêchent l’accès à la nourriture et aux soins médicaux en cas de pénurie, pour les garder pour d’autres groupes ethniques. Au Nigéria, le groupe djihadiste Boko Haram impose son contrôle en attaquant les villages chrétiens pour s’emparer de leur réserves alimentaires et médicales. Selon le rapport, les attaques terroristes se sont multipliées en 2020 de façon accentuée dans toute l’Afrique subsaharienne, du Cameroun au Burkina Faso et jusqu’au Mali. Rien qu’au Nigéria, en moyenne, dix chrétiens sont assassinés chaque jour en raison de leur croyance religieuse.
Enfin, pour la première fois depuis plus de dix ans, la Chine a fait son entrée parmi les premiers vingt pays de cette liste noire. L’ONG alerte sur le fait que “le problème est que, alors que les autorités maintiennent des canaux officiels de communication ouverts comme avec le Vatican, le contrôle et la censure des minorités religieuses grandissent de jour en jour”.
Bien qu’aucun pays européen ne figure parmi ces 50 pays de cette triste liste d’Open Doors, il est important de ne pas oublier que des situations difficiles existent aussi sur le Vieux continent, comme en France par exemple où les actes d’intimidations se multiplient de façon préoccupante.Alessandro Borelli