Le pape François confirme le voyage au Kazakhstan où il verra le patriarche russe Kirill. Une mission de paix (S.I.)

“Acceptant l’invitation des autorités civiles et ecclésiales, le pape François effectuera le voyage apostolique annoncé au Kazakhstan dans les jours du 13 au 15 septembre de cette année, visitant la ville de Nur-Sultan à l’occasion du VIIe Congrès des dirigeants de Religions mondiales et traditionnelles”. Cela a été annoncé par le porte-parole du Vatican Matteo Bruni.

Le pape François souhaite embrasser à nouveau le patriarche Cyrille. “Avec la guerre, d’un commun accord, nous avons décidé de reporter la rencontre à une date ultérieure, afin que notre dialogue ne soit pas mal compris. J’espère le rencontrer lors d’une assemblée générale au Kazakhstan en septembre. J’espère pouvoir le saluer et parler un peu avec lui en tant que pasteur”, a déclaré Bergoglio au directeur de Civiltà Cattolica, le père Antonio Spadaro, qui a rapporté le souhait du pape dans la presse. C’est une sortie significative car les gouvernements et les médias pro-atlantiques ont fait de Kirill l’objet d’une attaque sans précédent, avec des propositions de sanctions très dangereuses pour la liberté religieuse en Europe et des calomnies infâmes sur lesquelles ils étaient soutenus. En venir à imaginer que François et le Saint-Siège pourraient partager une stratégie similaire.

“Nous devons nous éloigner – a déclaré le pape François dans sa récente conversation avec le directeur de la Civiltà Cattolica, Antonio Spadaro – du schéma normal du ‘Petit Chaperon Rouge’: le Petit Chaperon Rouge était bon et le loup était le méchant. Il n’y a pas de bon et de mauvais métaphysique ici, de manière abstraite. Quelque chose de global est en train d’émerger, avec des éléments très imbriqués les uns dans les autres. Quelques mois avant le début de la guerre, j’ai rencontré un chef d’État, un sage qui parle peu, vraiment très sage. Et après avoir parlé des choses dont il voulait parler, il m’a dit qu’il était très inquiet de l’évolution de l’OTAN. Je lui ai demandé pourquoi, et il m’a répondu: ‘Ils aboient aux portes de la Russie'”.

Le même comportement objectivement provocateur a été tenu par l’UE avec la pantimima des sanctions contre le patriarche Kirill, annoncée, réitérée mais grâce à Dieu (et à Orban) jamais promulguée. C’est une violation grave de la liberté religieuse ainsi qu’une attaque injuste contre le chef de la deuxième plus grande église chrétienne du monde en termes de nombre de fidèles. Certes, la rencontre avec François permettra d’élaborer des démarches communes en faveur de la paix, à condition que quelque cardinal pro-atlantiste de la Curie n’essaie pas de s’interposer avec des proclamations d'”hérésies” faussement accordées à Kirill au profit de la Maison Blanche.

S.I.