Le Pape témoigne de sa proximité aux populations de Europe de Nord, Afrique du Sud et Cuba

Le Pape François, au terme de la prière de l’Angélus, ce dimanche 18 juillet 2021, s’est fait proche des habitants d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas qui ont été frappés par des pluies diluviennes.
Les intempéries de ces derniers jours dans l’Ouest de l’Europe ont fait de très nombreuses victimes. Le bilan des inondations et glissements de terrain s’élève à 183 morts, ce dimanche à la mi-journée, et des dizaines de personnes sont toujours portées disparues. L’Allemagne est le pays le plus endeuillé. La police a fait état, dans la matinée, de 156 décès.
Le Saint-Père a de nouveau souhaité, ce dimanche, transmettre sa solidarité aux personnes sinistrées. «J’exprime ma proximité aux populations d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas, qui ont été frappées par des inondations catastrophiques. Que le Seigneur accueille les défunts et réconforte leurs familles. Qu’il soutienne les efforts de chacun pour aider ceux qui ont subi de graves dommages», a-t-il déclaré, après avoir récité la prière de l’Angélus.

Afrique du Sud

Ce dimanche, le Pape François a voulu se trouner en particulier vers deux pays qui ont été secoués ces derniers jours par de graves épisodes de violence, sur fond de crise économique et sociale et de pandémie. Le Saint-Père a d’abord évoqué la situation en Afrique du Sud où la violence a aggravé la situation de «tant de frères et soeurs qui souffrent déjà de difficultés économiques et sanitaires en raison de la pandémie».

«Avec les évêques du pays, a poursuivi François, je lance un appel sincère à toutes les personnes concernées pour qu’elles œuvrent en faveur de la paix et coopèrent avec les autorités pour fournir une assistance aux personnes dans le besoin. Que ne soit pas oublié le désir qui a guidé le peuple d’Afrique du Sud de renaître dans la concorde entre tous ses enfants».

François a évoqué la grande révolte contre l’apartheid menée par Nelson Mandela, dont en 2013, à l’occasion de sa mort, il a salué “la ferme détermination manifestée à promouvoir la dignité de tous les citoyens de la nation et à forger une nouvelle Afrique du Sud construite sur les bases solides de la non-violence, de la réconciliation et de la vérité, je prie pour que l’exemple du défunt président inspire des générations de Sud-Africains à placer la justice et le bien commun en premier dans leurs aspirations politiques. Avec ces sentiments – a conclu le Pape à cette occasion – j’invoque les dons divins de paix et de prospérité pour tout le peuple d’Afrique du Sud».

Entre autres, c’est aujourd’hui la Journée internationale « Nelson Mandela » organisée par les Nations Unies en 2010 pour rendre hommage à la précieuse contribution apportée par l’ancien président sud-africain à la construction d’une culture de l’harmonie et de la liberté.

Sur la photo: Nelson Mandela avec Fidel Castro. Les deux dirigeants, comme le souligne la journaliste de TeleSUR Isabel Finbow, étaient « des amis, des camarades et des alliés ». Unis – au moins pour une phase de leur lutte acharnée – par la haine réservée à leurs personnalités par les chefs de gouvernement du soi-disant «monde libre». Le Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, a qualifié Nelson Mandela de « terroriste ». « Nelson Mandela – comme l’a souligné Fabrizio Verde sur l’anti-diplomate – a toujours souligné que lorsqu’il s’est lancé dans son combat pour mettre fin au régime d’oppression raciale présent en Afrique du Sud, il s’est inspiré de la figure de Fidel Castro. et l’expérience victorieuse de la Révolution cubaine”.

Cuba

Devant de nombreux fidèles cubains réunis place Saint-Pierre, le Pape a tenu aussi à partager sa proximité au «cher peuple de Cuba en ces temps difficiles, en particulier des familles qui souffrent le plus».

«Je prie le Seigneur de les aider à construire dans la paix, le dialogue et la solidarité une société toujours plus juste et fraternelle. J’exhorte tous les Cubains à se confier à la protection maternelle de la Vierge Marie de la Charité del Cobre (la sainte patronne de Cuba, devant laquelle le Pape François s’était recueilli en septembre 2015, ndlr). Elle les accompagnera dans ce voyage».

Les paroles du pape étaient des salutations de groupes présents sur la place Saint-Pierre avec des drapeaux cubains, qui auraient probablement voulu des paroles contre le gouvernement actuel de La Havane, envers lequel le pape François a toujours exprimé son estime, malgré les campagnes répétées de fakenews organisées par les États-Unis, de manière transparente. entre Trump et Biden.

Le Pape sait bien que la douloureuse privation de biens essentiels qui afflige le peuple cubain ne dépend pas du tout des mauvaises politiques du gouvernement mais du blocus économique qui frappe l’île depuis plus de 60 ans et que l’administration Trump a fait plus féroce avec 234 mesures spécifiques, après quoi, grâce aux bons offices du pape François, Barak Obama s’était engagé à supprimer en 2015 au terme d’une négociation qui avait très occupé la diplomatie vaticane et notamment le sostituto de l’époque à la secrétairerie d’État, Giovanni Angelo Becciu qui jusqu’en 2012 il avait été nonce à La Havane, où il était parti, a-t-il déclaré à Repubblica, “une église qui n’est plus confinée aux sacristies, mais avec des espaces de présence publique qui étaient inattendus jusqu’à il y a quelques années”.

“La question du ‘blocus’ – a expliqué le pape François en réponse aux journalistes qui ont quitté Cuba pour New York en septembre 2015 – fait partie de la négociation. C’est public : les deux présidents y ont fait référence. C’est donc une chose publique, qui va dans le sens des bonnes relations que vous recherchez. Mon souhait est qu’on arrive à un bon résultat en cela, qu’on arrive à un accord qui satisfasse les parties. Un accord, bien sûr. En ce qui concerne la position du Saint-Siège concernant les los bloqueos (embargos), les papes précédents en ont parlé, non seulement de ce cas, mais aussi d’autres cas d’embargo. Il y a une doctrine sociale de l’Église à cet égard et je me réfère à celle-ci, qui est précise et correcte”. La grande continuité de François sur ce thème est surtout avec Saint Jean-Paul II qui s’est rendu en 1998 à Cuba pour sa visite historique, à l’occasion de laquelle Fidel Castro a abandonné son uniforme militaire pour accueillir le Saint-Père en costume-cravate à la de l’aéroport de la capitale, et à la fin de laquelle Wojtyla prononça la fameuse phrase : “Que Cuba, avec tout son potentiel magnifique, s’ouvre sur le monde, et que le monde s’ouvre à Cuba”.


Sur la photo ci-dessus: rencontre du Pape François avec Fidel Castro à Cuba en septembre 2015. Dans l’avion, François a ensuite dit : le Père Llorente, un de ses amis très proches, jésuite, et aussi un CD avec les conférences du Père Llorente ; et je lui ai aussi donné deux livres du Père Pronzato qu’il appréciera sûrement. Nous avons parlé de ces choses. Nous avons beaucoup parlé de l’encyclique Laudato si’, car il s’intéresse beaucoup à ce thème de l’écologie. Ce n’était pas tant une réunion formelle, mais spontanée ; la famille était également présente, aussi mes compagnons, mon chauffeur ; mais nous étions un peu séparés, avec sa femme et lui, et les autres ne pouvaient pas entendre, mais ils étaient dans le même environnement. Nous avons parlé de ces choses. Sur l’encyclique beaucoup, parce qu’il est très inquiet à ce sujet. Nous n’avons pas parlé du passé. Oui, du passé : du collège des jésuites, de comment étaient les jésuites, de comment ils le faisaient travailler, de tout cela oui ». Lors de cette conférence de presse, un journaliste américain a demandé au pape : si la visite de trois papes en moins de 20 ans sur l’île de Cuba pouvait être interprétée « comme s’il y avait une maladie dans l’île, que l’île souffre de quelque chose…”.

Les réponses étaient très significatives: “Non, non. Le premier fut Jean-Paul II : la première visite historique. Mais c’était normal: il a visité de nombreux pays, y compris des pays agressifs contre l’Église. Le second était le pape Benoît: eh bien, ça faisait partie de la normalité… Et le mien était un peu désinvolte, parce que je pensais entrer aux États-Unis via le Mexique ; au départ, la première idée était Ciudad Juarez, la frontière du Mexique… Mais aller au Mexique sans aller à Guadalupana [Notre Dame de Guadalupe] aurait été une gifle ! Mais c’est du passé… Plus tard, avec l’annonce qui a été faite le 17 décembre dernier, quand on a annoncé ce qui était encore plus ou moins confidentiel, un processus de presque un an… Et alors j’ai dit: Je veux aller aux États-Unis via Cuba et je l’ai choisi pour cette raison. Mais pas parce qu’il a un mal particulier qu’aucun autre pays n’a. Je n’interpréterais pas les trois visites de cette façon. Il y a plusieurs pays que les deux Papes précédents ont visités, j’en ai aussi visité quelques-uns : par exemple le Brésil, le jeune Paul II l’a visité trois ou quatre fois et il n’avait pas «une maladie particulière ». Je suis heureux d’avoir rencontré le peuple cubain, la communauté chrétienne cubaine. Aujourd’hui, la rencontre avec les familles a été très agréable. C’était très agréable”.