Le Parlement européen organise pour la première fois la Semaine européenne de l’égalité entre hommes et femmes

L’amélioration de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Union européenne permettrait de créer jusqu’à 10,5 millions d’emplois supplémentaires d’ici à 2050, le taux d’emploi atteindrait près de 80 % et le produit intérieur brut (PIB) par habitant de l’UE pourrait augmenter de près de 10 % d’ici à 2050. Ce sont les résultats des recherches de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), diffusés lors de la Semaine européenne de l’égalité entre les hommes et les femmes, inaugurée pour la première fois par le Parlement européen à l’occasion du 25ème anniversaire de la de la Déclaration de Pékin sur l’égalité des genres.

L’initiative, promue par la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres du Parlement européen, du 26 au 29 octobre, est l’occasion de débattre des réalisations et des futurs défis relatifs à la promotion des droits des femmes et à l’égalité entre les hommes et les femmes. À cet égard, toutes les commissions parlementaires ont été invitées à organiser un débat, une présentation, un échange de vues ou une audition sur un sujet lié à l’égalité des genres, et beaucoup d’entre elles ont répondu favorablement à cet appel.

La Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres, associée à la plupart de ces débats, organisera également son propre événement : jeudi, la Directrice de l’EIGE, Carlien Scheele, présentera les résultats de l’Indice 2020 de l’égalité entre les hommes et les femmes, qui s’intéresse plus particulièrement cette année à la numérisation dans le monde du travail et à son impact sur l’égalité des genres.

Vers une Europe garante de l’égalité des genres

Le scénario actuel paraît décourageant : la pandémie de Covid-19 a augmenté l’écart entre les sexes et la Présidente de la Commission des droits des femmes a déclaré : “Depuis le début de la pandémie, on assiste à une série d’effets dévastateurs sur les femmes et, plus généralement, sur l’égalité des genres”. “Le moment est arrivé d’accroître la visibilité et la reconnaissance de l’intégration de la dimension de genre dans tous les domaines politiques, afin de garantir que le XXIè siècle soit vraiment le siècle des femmes”.

Le 5 mars dernier à Bruxelles, la Commission européenne a publié la “Stratégie 2020-2025 pour l’égalité entre les femmes et les hommes : vers une Union basée sur l’égalité”. “Vers une Europe garante de l’égalité des genres” est le slogan de la Stratégie qui souligne l’importance de l’égalité entre les hommes et les femmes en tant que valeur et droit fondamental de l’UE, ainsi que pilier en matière de droits sociaux.

L’article 8 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne dispose que “par le biais de ses actions, l’Union vise à éliminer les inégalités, ainsi qu’à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes”. Les faits l’attestent : l’UE est à l’avant-garde dans le monde en matière de parité des sexes, étant donné que 14 des 20 premiers pays du monde qui ont réalisé l’égalité entre les hommes et les femmes sont des membres de l’Union”.

Mais dans sa Communication, la Commission affirme aussi qu’ “aucun État membre n’a toutefois rejoint la pleine égalité des genres et l’évolution est beaucoup trop lente; les écarts continuent d’exister dans le monde du travail et en ce qui concerne les salaires, l’assistance et les retraites”.

Violences contre les femmes et disparités salariales

Atteindre l’objectif de l’égalité des sexes signifie, entre autres, éliminer la violence contre les femmes : au sein de l’UE, 33% des femmes a été victime de violences physiques et/ou sexuelles, et 55% d’entre elles a subi n’importe quelle forme d’harcèlement.

Cet objectif se traduit aussi par l’abolition de la disparité des salaires : les femmes de l’Union européenne gagnent en moyenne 16% de moins que les hommes et doivent toujours faire face à des obstacles pour accéder et rester sur le marché du travail. Les femmes restent également sous-représentées dans les postes à responsabilité, y compris dans les grandes entreprises de l’UE, où elles ne représentent que 8 % des PDG.

Face à cette réalité, l’Union européenne s’engage à intégrer la perspective de genre dans toutes les politiques de l’UE, en particulier grâce à l’EIGE, la seule agence européenne qui s’occupe des questions liées à l’égalité des genres, dans tous les domaines de la vie, au sein de l’Union européenne et au-delà. L’EIGE lutte pour l’égalité des chances pour tous et, indépendamment du genre, analyse et collecte les données sur la disparité entre les genres pour que l’égalité entre les hommes et les femmes soit pour l’Europe une réalité tangible.

L’ambition des Institutions européennes est de donner vie à un monde où la violence de genre, les discriminations sexuelles et l’inégalité structurelle entre les hommes et les femmes appartiennent au passé, un monde dans lequel les jeunes ont les mêmes opportunités et sont libres de choisir leur propre chemin de vie, sans que ce chemin soit bloqué par les stéréotypes et les préjugés.

Arianna Barile (Bruxelles)