Les dockers de Gênes toujours au pied de la paix. Un autre navire avec des armes pour la coalition anti-Yémen. Vasapollo et l’association de solidarité Rotondi

Le cargo Bahri Jazan devrait accoster dans le port de Gênes dans les prochaines heures, qui embarquera à nouveau des missiles, des bombes et des munitions produits en Europe et destinés à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, qui comprend également les États-Unis, et qui est réduisant le Yémen à un tas de décombres et à un seul et vaste cimetière. « Les dockers ne veulent pas collaborer sur ce marché et demandent que le port de Gênes adopte un code éthique de refus du trafic d’armes vers les théâtres de guerre civile et les pays qui violent les droits humains. Comme en effet la loi 185/1990 l’établit », lit-on dans la note de la Calp, l’organisme des travailleurs portuaires qui est dirigé au niveau national par le syndicat USB.

« Il est nécessaire que les institutions, Autorité du Système Portuaire, Douane, Autorité Portuaire, Judiciaire, Préfecture, répondent aux demandes des travailleurs et des syndicats, contrôlent les trafics d’armes et rendent publiques les données sur les charges en mouvement et en transit, aussi comme garantie de la sécurité des travailleurs et des résidents des quartiers adjacents au port », poursuit le communiqué du collectif autonome des travailleurs portuaires. Calp invite au présidium associations et mouvements, militants et collectifs politiques antimilitaristes, pacifistes, ouvriers. “Nous demandons à connaître la cargaison du navire et si elle correspond aux règles de sécurité des travailleurs et du commerce international des armes”, souligne la note. Calp revient également pour demander la clôture des poursuites pénales contre sept travailleurs pour avoir manifesté, par le passé, contre d’autres “navires de la mort”.

Le 23 juin, le pape François a rencontré à la fin de l’audience générale un petit groupe de dockers de Gênes qui ces derniers mois ont à plusieurs reprises empêché le chargement d’armes et de munitions sur des navires à destination d’Israël ou des pays de la coalition arabe qui bombarde le Yémen pour obtenir sa capitulation.

“Vous avez le courage de ne pas charger vos armes”, leur a dit le Pape, qui a également plaisanté sur l’économie proverbiale des Génois, qui dans ce cas contraste avec l’attitude de ces travailleurs qui risquent leur emploi et subissent également des poursuites pénales pour leur refus d’accomplir ce qu’ils croient être un service immoral. “Nous sommes des pères de famille, nous ne voulons pas que d’autres enfants soient tués”, a expliqué l’un d’eux au pape.

La délégation était dirigée par le professeur Luciano Vasapollo, membre du secrétariat du Réseau communiste ainsi que vice-président de l’association Rotondi qui promeut FarodiRoma, et était également composée de représentants de l’école d’économie anthropologique dirigée par le professeur de Sapienza. à Rome (Faculté des Lettres) qui a fait don de deux livres spéciaux au Pape : “Mediterraneo sia” avec des articles de Viviana Vasapollo et le livre “Camminarewegando” de Mirella Madafferi, deux jeunes universitaires qui ont centré leurs recherches sur la Méditerranée. Et le Pape a répondu aux auteurs en réitérant la nécessité d'”un retour à un océan de culture et d’union des peuples plutôt qu’à un grand cimetière de l’humanité”.

Cinq membres du Collectif autonome des travailleurs portuaires font l’objet d’une enquête du parquet de Gênes. La nouvelle du dossier est apparue le 24 février, à la suite de ratissages de véhicules, de domiciles et de lieux de travail des suspects, avec la saisie de téléphones et d’ordinateurs non seulement des travailleurs impliqués, mais aussi des membres de leur famille cohabitant, dont des enfants. “Un effort disproportionné visant à réprimer, plutôt qu’à rechercher des preuves d’une hypothèse d’association de malfaiteurs clairement farfelue” – les membres du groupe se défoulent. Selon le collectif, “la véritable intention est de faire taire les conflits syndicaux et le combat que nous menons pour la sécurité au travail et contre le trafic d’armes dans le port”.