Messe du pape François à Ajaccio. « Ceux qui vivent de la consommation vieillissent insatisfaits, parce qu’ils ne savent pas donner. Ceux qui vivent pour eux-mêmes ne seront jamais heureux »

Il n’est pas bon de laisser prévaloir l’esprit « frénétique » de ces journées d’avant Noël, de course aux cadeaux et d’organisation de déjeuners et de dîners. « Ne soyez pas inquiets, déçus, tristes », a invité François lors de la messe célébrée sur la place d’Austerlitz à Ajaccio, »comme ces maux spirituels sont répandus, aujourd’hui, surtout là où le consumérisme sévit ! La douleur est une chose, l’angoisse en est une autre. Les chrétiens ne doivent pas vivre dans l’angoisse, la tristesse ou la déception. À Rome, ces jours-ci, je vois tant de gens dans la rue qui font du shopping, du shopping, du shopping. Une société qui vit de la consommation vieillit insatisfaite, parce qu’elle ne sait pas donner. Celui qui vit pour lui-même ne sera jamais heureux. Celui qui n’a pas de mains pour partager, pour aider, ne sera jamais heureux. Nous aussi, le pape, les cardinaux, les évêques, tout le monde ».

Ces mots ont été prononcés par le Pape lors de son homélie de la messe sur la place d’Austerlitz à Ajaccio, où quelque 7 000 fidèles étaient présents.
La scène était installée sous la statue de Napoléon Bonaparte qui, enfant, rêvait d’un destin grandiose sur cette place. L’espace liturgique est surplombé par les inscriptions Spes et Pace.

« Il y a un danger qui est la vanité, le fait d’être un paon, de trop se regarder », a rappelé le Saint-Père, répétant que “la vanité est un mauvais vice”. Enfin, le Pape a appelé les religieux à être joyeux, à avoir « le sens de l’humour » et à ne pas laisser « la place que devrait avoir la joie être prise par le vinaigre ». « Il est laid de voir un prêtre aigri », “cessez de vous plaindre et d’envier”.

Dans son homélie, le souverain pontife a rappelé l’importance du pardon : « Je vais vous faire une confession : en 53 ans de sacerdoce, je n’ai jamais refusé l’absolution. J’aime me confesser », a confié le pape. Dans son discours pastoral, où il a abordé les thèmes habituels qui lui tiennent le plus à cœur, Bergoglio a rappelé qu’il fallait « tout pardonner, toujours. Aux prêtres, je dis : dans le sacrement de la réconciliation, ne posez pas trop de questions. S’il vous plaît, ne torturez pas les gens dans le confessionnal. Pardonnez toujours. Pardonnez à tout le monde, à tout le monde ».

Sante Cavalleri