Moyen-Orient : le Pape François réunit les patriarches catholiques à Rome

Le Pape François convoque à Rome les patriarches catholiques du Moyen-Orient pour discuter et réfléchir ensemble “à la condition et à la mission des Eglises catholiques orientales parmi les populations de la région, tourmentées par de longues tribulations”. C’est ce que révèle l’agence Fides sans préciser la date de la rencontre.

Parmi les participants prévus à cette rencontre: le Patriarche des Chaldéens Louis Raphael I Sako, le Patriarche des Maronites Bechara Boutros Rai, le Patriarche des Coptes catholiques Ibrahim Isaac Sidrak, le Patriarche des grecs melkites Youssef Absi, le Patriarche des Arméniens Krikor Bedros XX Ghabroyan et le Patriarche des Syriaques Ignace Youssif III Younan.

Ils s’étaient déjà retrouvés à la fin novembre 2019 à Bagdad, précise Fides, et avaient à cette occasion écrit au Pape, lui demandant de pouvoir le rencontrer collectivement pour partager avec lui leurs questions et leurs préoccupations concernant les urgences et les problèmes affligeant leurs communautés. Dans des pays tels que l’Irak et la Syrie, au cours de ces dernières décennies, s’est enregistré un fort exode des chrétiens des régions concernées par conflits et violences sectaires.

Ces derniers jours, les Patriarches moyen-orientaux, pas uniquement catholiques, ont rejeté “l’Accord du siècle” proposé par le président américain Donald Trump, rappelant la “nécessité de construire une vision fondée sur une solution à deux Etats qui soit développée en accord avec le droit international, qui doit garantir l’ouverture d’un canal de communication avec l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), la seule entité reconnue au niveau international capable de représenter le peuple palestinien”.

Diffuser l’action de l’Esprit Saint

A cet égard, ils affirment qu’il est “nécessaire d’assurer aussi la satisfaction des aspirations nationales légitimes des Palestiniens, dans le contexte d’un plan de paix global et durable qui doit être accepté par toutes les parties. Concernant le statut de Jérusalem, nous rappelons notre vision, selon laquelle la Ville Sainte doit être ouverte et partagée par les deux peuples, palestiniens et israéliens. Jérusalem doit être partagée aussi avec les fidèles des trois principales religions monothéistes, alors que la protection des lieux saints doit restée de la compétence du royaume Hashemite (Jordanie). La résurrection de notre Seigneur Jésus Christ à Jérusalem rappelle à tous les sacrifices faits pour assurer la justice et la paix en Terre Sainte”.

Mi-janvier, dans l’une des interventions les plus lucides réalisées au cours des ce dernières années par un ecclésiastique du cru, le Patriarche des grecs melkites Youssef Absi, avait rappelé que la mission de l’Eglise, au Proche-Orient, ne consistait pas à “diffuser la civilisation chrétienne en lieu et place d’autres civilisations” mais “d’attester l’action de l’Esprit Saint dans nos vies et d’aider les autres à recevoir le don de cet Esprit”.

Dans cette intervention le Patriarche des grecs melkites avait exprimé de manière synthétique et efficace le critère adéquat selon lequel considérer l’histoire des communautés chrétiennes présentes dans la région. “Notre espérance, en particulier au Proche-Orient – avait-il affirmé – ne dépend pas de notre nombre, de notre force, de notre grandeur et de notre habilité mais plutôt de l’action efficace de l’Esprit Saint dans nos vies”.