“Ne divisez pas le monde en bien et en mal”. François à Québec contre la route des armes

“Aujourd’hui, face à la folie insensée de la guerre, nous avons à nouveau besoin d’apaiser les extrêmes de l’opposition et de panser les plaies de la haine”. Le pape François, à Québec, dans son adresse aux autorités civiles, aux représentants des peuples autochtones et aux membres du corps diplomatique, a de nouveau lancé un appel pour que la paix soit réalisée en Ukraine et dans le monde.

“Nous n’avons pas besoin de diviser le monde en amis et ennemis, de prendre nos distances et de nous réarmer jusqu’aux dents: ce ne seront pas la course aux armements et les stratégies de dissuasion qui apporteront la paix et la sécurité”, a souligné le Souverain Pontife.

“Il n’est pas nécessaire de se demander comment continuer les guerres, mais comment les arrêter. Et pour éviter que des peuples ne soient à nouveau pris en otage en proie à d’effrayantes guerres froides prolongées”, a-t-il ajouté, citant une récente interview de l’écrivaine Edith Bruck, témoin de la Shoah, qui disait: “La paix a son secret: ne haïssez jamais aucun. Si vous voulez vivre, vous ne devez jamais haïr”. Dans son discours, François a abordé le thème de la coexistence pacifique entre différentes personnes.

“Le multiculturalisme – a-t-il souligné – est un défi permanent: il s’agit d’accueillir et d’embrasser les différentes composantes présentes, tout en respectant, en même temps, la diversité de leurs traditions et cultures, sans penser que le processus est achevé une fois pour toutes. En ce sens, j’exprime ma reconnaissance pour la générosité d’avoir accueilli de nombreux migrants ukrainiens et afghans”.

Selon François, “nous devons aussi travailler à dépasser la rhétorique de la peur des immigrés et à leur donner, selon les possibilités du pays, la possibilité concrète de s’impliquer de manière responsable dans la société”. “Pour ce faire, les droits et la démocratie sont indispensables. Mais il faut – a-t-il expliqué – faire face à la mentalité individualiste, en se rappelant que la vie en commun repose sur des présupposés que le système politique seul ne peut pas produire. En cela aussi, la culture indigène est d’une grande importance. aide à se souvenir de l’importance des valeurs sociales”. Et pourtant, l’Église catholique, avec sa dimension universelle et son souci des plus vulnérables, avec son service légitime en faveur de la vie humaine dans toutes ses phases, de la conception à la mort naturelle, est heureuse d’offrir sa contribution”.

“Ces jours-ci, j’ai entendu dire – confia plus tard le pape – que de nombreuses personnes dans le besoin frappaient aux portes des paroisses. Même dans un pays aussi développé et avancé que le Canada, qui accorde beaucoup d’attention à l’aide sociale, il n’y a pas quelques sans-abri qui comptent sur les églises et les banques alimentaires pour recevoir une aide et un réconfort essentiels, qui – ne l’oublions pas – ne sont pas que matériels”.

“Ces frères et sœurs nous amènent – a-t-il poursuivi – à considérer l’urgence d’œuvrer à remédier à l’injustice radicale qui pollue notre monde, pour qui l’abondance des dons de la création est répartie trop inégalement. Il est scandaleux que le bien-être généré par le développement économique ne profite pas à tous les secteurs de la société. Et il est regrettable que parmi les indigènes il y ait souvent de nombreux taux de pauvreté, qui sont liés à d’autres indicateurs négatifs, tels que le faible niveau d’éducation, l’accès difficile au logement et l’emblème de la feuille d’érable, qui apparaît habituellement sur les étiquettes des produits du pays, est un stimulant pour que chacun fasse des choix économiques et sociaux visant à partager et à prendre soin des plus démunis”. “C’est en travaillant ensemble, ensemble, que les défis sont relevés”, a finalement conclu le Pape.