“Ne nous retournons pas” face à la souffrance des migrants et des réfugiés. Le Pape : paix pour la Syrie, le Yémen, la Palestine, l’Ukraine, le Myanmar, l’Éthiopie et le Soudan

L’Enfant Jésus “ne nous laisse pas indifférents face au drame des migrants, des déplacés et des réfugiés. Leurs yeux nous demandent de ne pas nous détourner, de ne pas nier l’humanité qui nous unit, de faire nôtres leurs histoires et de ne pas oublier leurs drames”. C’est la prière du Pape François dans le message de Noël qui a précédé la bénédiction Urbi et Orbi. “Verbe éternel que tu t’es fait chair, rends-nous attentifs à notre maison commune, souffrant aussi de la négligence avec laquelle nous la traitons souvent, et encourageons les autorités politiques à trouver des accords efficaces pour que les prochaines générations puissent vivre dans un cadre de vie respectueux”, a de nouveau invoqué le pape François, soulignant que Jésus venu au monde, il nous montre “le chemin de la rencontre et du dialogue”. Un chemin à parcourir aussi et surtout “en cette période de pandémie”, dans lequel “la tendance à se retirer, à faire les choses par soi-même, à renoncer à sortir, à se retrouver, à faire des choses ensemble” se renforce. Même au niveau international, a observé le Pontife, “il y a le risque de ne pas vouloir dialoguer, le risque que la crise complexe conduise à choisir des raccourcis plutôt que des voies plus longues de dialogue”. Dans son message, adressé avant la récitation mariale de l’Angélus et pour donner la Bénédiction Urbaine et Orbi, le Pape a rappelé la tragédie des terres tourmentées et celle des guerres oubliées.

En effet, “alors que l’annonce de la naissance du Sauveur, source de paix véritable, résonne autour de nous et à travers le monde, nous voyons encore de nombreux conflits, crises et contradictions. Ils semblent ne jamais finir et nous ne le remarquons presque plus. Nous nous y sommes tellement habitués que d’immenses tragédies sont passées sous silence ; nous risquons de ne pas entendre le cri de douleur et de désespoir de tant de nos frères et sœurs”.

“Pensons – a-t-il demandé aux fidèles du monde entier – au peuple syrien, qui vit depuis plus d’une décennie une guerre qui a fait de nombreuses victimes et un nombre incalculable de réfugiés. Nous nous tournons vers l’Irak, qui peine encore à se relever après un long conflit. Écoutons le cri des enfants qui monte du Yémen, où une immense tragédie, oubliée de tous, se déroule depuis des années en silence, faisant des morts chaque jour”.

Le pape a également rappelé “les tensions persistantes entre Israéliens et Palestiniens”. “N’oublions pas Bethléem, le lieu où Jésus a vu la lumière et qui vit des temps difficiles aussi en raison des difficultés économiques dues à la pandémie, qui empêche les pèlerins d’atteindre la Terre Sainte, avec des effets négatifs sur la vie de la population. Pensons au Liban, qui souffre d’une crise sans précédent avec des conditions économiques et sociales très préoccupantes”.

;« L’Enfant Jésus – a prié François – donne la paix et l’harmonie au Moyen-Orient et au monde entier. Soutenir ceux qui se sont engagés à fournir une assistance humanitaire aux populations contraintes de fuir leur patrie ; réconforte le peuple afghan, qui depuis plus de quarante ans est mis à rude épreuve par des conflits qui en ont poussé beaucoup à quitter le pays”. « Le Roi des nations – a poursuivi le Saint-Père – aide les autorités politiques à pacifier les sociétés bouleversées par les tensions et les conflits ». « Soutenez – a-t-il dit – le peuple du Myanmar, où l’intolérance et la violence affectent souvent la communauté chrétienne et les lieux de culte, et obscurcissent le visage pacifique de cette population. Soyez lumière et soutien à ceux qui croient et travaillent, à contre-courant aussi, en faveur de la rencontre et du dialogue, et ne laissez pas les métastases d’un conflit gangrené se répandre en Ukraine ». « Prince de la paix, aidez l’Éthiopie à redécouvrir le chemin de la réconciliation et de la paix à travers une discussion sincère qui donne la priorité aux besoins de la population. Écoutez le cri des peuples de la région du Sahel, qui subissent la violence du terrorisme international. Tournez votre regard vers les peuples des pays d’Afrique du Nord en proie aux divisions, au chômage et aux disparités économiques ; et soulage les souffrances des nombreux frères et sœurs souffrant de conflits internes au Soudan et au Soudan du Sud. Fa ” il a encore prié – que les valeurs de solidarité, de réconciliation et de coexistence pacifique prévalent dans le cœur des peuples du continent américain, à travers le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de tous les êtres humains êtres”.

“Fils de Dieu, console les victimes des violences faites aux femmes qui sévissent en cette période de pandémie. Offrez de l’espoir aux enfants et aux adolescents qui sont victimes d’intimidation et de maltraitance. Elle apporte consolation et affection aux personnes âgées, en particulier à celles qui sont plus seules. Elle donne sérénité et unité aux familles, lieu premier d’éducation et base du tissu social.Dieu-avec-nous, accorde – conclut-il enfin – la santé aux malades et inspire toutes les personnes de bonne volonté à trouver les solutions les plus adaptées pour surmonter la crise sanitaire et ses conséquences. Rendre les cœurs généreux, pour apporter les soins nécessaires, notamment les vaccins, aux populations les plus nécessiteuses”.