« Dans l’UE, plus de 400.000 décès prématurés (liés notamment à des cancers) sont attribués chaque année à la pollution de l’air ambiant, et 48.000 cas de maladies cardiaques ischémiques ainsi que 6,5 millions de cas de troubles chroniques du sommeil sont attribués au bruit, sans compter les autres maladies imputables aux deux », les données alarmantes fournies par l’Union européenne. Les dommages causés par les différentes formes de pollution à nous et à notre environnement sont innombrables et dévastateurs. Les plus touchés sont les enfants et ceux qui habitent dans des zones plus défavorisées, souvent à proximité de sites contaminés ou dans des zones où la circulation est très dense. Cependant, les êtres humains ne sont pas les seules victimes de la pollution : les substances toxiques menacent les écosystèmes et la biodiversité, elles rendent l’air irrespirable et l’eau contaminée.
Afin d’éradiquer ce grave phénomène, la Commission européenne a adopté, le 12 mai dernier, le plan d’action intitulé «Vers une pollution zéro dans l’air, l’eau et les sols», qui se configure comme l’un des objectifs primaires du Pacte vert pour l’Europe, le grand plan de la Commission visant à rejoindre la neutralité climatique en Europe d’ici 2050. La lutte contre la pollution est aussi le thème principal de la Semaine verte européenne 2021, qui aura lieu à Bruxelles et en ligne à travers plus de 600 événements organisés du 1 au 4 juin et qui sera entièrement consacrée aux politiques environnementales et à l’objectif pollution zéro.
Le pacte vert de l’Union s’engage pour que nous tous puissions vivre dans un environnement sain, aux quatre coins du continent, comme l’a affirmé Frans Timmermans, vice-président exécutif chargé du pacte vert pour l’Europe : « Pour que la planète et ses habitants puissent bénéficier d’un environnement exempt de substances toxiques, nous devons agir dès maintenant. Ce plan guidera nos efforts en ce sens. Les nouvelles technologies vertes déjà disponibles peuvent contribuer à réduire la pollution et offrir de nouveaux débouchés commerciaux. De même, les efforts déployés par l’Europe pour reconstruire une économie plus propre, plus équitable et plus durable doivent soutenir la réalisation de l’ambition “zéro pollution” ».
Ceux qui subissent les conséquences néfastes de la pollution sont, comme d’habitude, les groupes de personnes les plus vulnérables et socialement défavorisés, obligés à vivre dans des lieux malsains et à en payer personnellement les conséquences souvent irréversibles. Les substances nocives présentes dans l’air, dans l’eau et dans les sols sont des tueurs silencieux qu’il faut battre d’urgence, pour un monde où le mot clé soit « respect », de l’environnement et de toutes ses formes de vie également précieuses, à partir des plantes, pour arriver aux animaux et aux êtres humains. « Grâce au plan d’action “zéro pollution” – a-t-il souligné Virginijus Sinkevičius, le commissaire chargé de l’environnement, des océans et de la pêche – nous créerons un environnement de vie sain pour les Européens, nous contribuerons à une reprise résiliente et nous stimulerons la transition vers une économie propre, circulaire et neutre pour le climat ».
D’ici 2050, l’Union européenne entend cibler un certain nombre d’activités spécifiques visant à améliorer la qualité de l’air, afin de réduire la pollution atmosphérique, la qualité de l’eau, en supprimant les déchets plastiques en mer et les microplastiques libérés dans l’environnement, ainsi que la qualité des sols, en réduisant les pertes de nutriments et l’utilisation des pesticides chimiques. Les mesures concrètes du plan se proposent en même temps d’agir en matière de pollution atmosphérique, qui met en danger la biodiversité, ainsi que d’intervenir sur la pollution urbaine, en diminuant de manière drastique la production de déchets municipaux résiduels, et d’empêcher l’apparition de troubles chroniques dus au bruit des transports. Les actions phares de l’UE décrites dans le plan pour la pollution zéro sont donc destinées à la sauvegarde de l’un des droits fondamentaux de chaque personne : le droit à la santé et à vivre dans un environnement sain et accueillant. Mais uniquement si nous aussi, de notre côté, nous devenons conscients du respect qu’on doit à la nature qui nous entoure, en agissant en qualité de sujets actifs de la transition verte, nous pourrons concrètement entamer le chemin d’un avenir durable.
Arianna Barile
