Pape François condamne les déportations de migrants : des mesures qui sapent la dignité humaine et qui “finiront mal”

Pape François a écrit aux évêques des États-Unis en exprimant une critique forte des politiques migratoires de l’administration Trump, en particulier concernant les déportations massives des migrants. Le Pontife a souligné que ces mesures sapent la dignité humaine et a averti qu’elles “finiront mal” si elles ne sont pas révisées de toute urgence.

Dans sa lettre, François a rappelé que la véritable essence d’un État de droit réside dans la garantie d’un traitement équitable et digne pour tous, en particulier pour les plus pauvres et marginalisés. Il a mis en garde contre l’utilisation de la force comme fondement du gouvernement, affirmant qu’une approche basée sur la vérité de la dignité partagée conduit à de meilleurs résultats à long terme.

Le Pape a reconnu le droit des nations à se protéger et à assurer la sécurité des communautés contre les individus ayant commis des crimes violents ou graves, que ce soit dans le pays ou avant leur arrivée. Cependant, il a condamné les politiques qui assimilent le statut illégal des migrants à la criminalité, soulignant que cela porte atteinte à la dignité de nombreuses personnes et familles entières, les plaçant dans un état de vulnérabilité et de défense insuffisante.

Pape François a exhorté tous les fidèles catholiques et les personnes de bonne volonté à ne pas céder aux discours discriminatoires qui causent des souffrances inutiles aux migrants et aux réfugiés. Il a appelé à vivre dans la solidarité et la fraternité, à construire des ponts qui nous rapprochent toujours plus, à éviter les murs d’ignominie et à apprendre à donner sa vie comme l’a fait Jésus-Christ pour le salut de tous.

Cette lettre témoigne de la tension entre le Vatican et l’administration Trump sur les politiques migratoires. Précédemment, le Pape avait qualifié de “disgrâce” les mesures annoncées sur les migrants, soulignant que ces actions ne résolvent pas efficacement les problèmes et frappent injustement les migrants.

Les évêques américains ont accueillit favorablement les paroles du Pape, renforçant leur opposition aux politiques de déportation massive et réaffirmant l’importance de protéger les droits fondamentaux des migrants. Le cardinal Blaise Cupich de Chicago, par exemple, a exprimé son inquiétude face aux plans de l’administration Trump, soulignant que ces mesures blessent profondément et constituent une offense à la dignité de toutes les personnes.

Le Pape François lance donc un appel puissant à l’humanité et à la solidarité, qui concerne certes les États-Unis et les nouvelles mesures de Trump, mais qui interpelle également d’autres gouvernements, comme l’Italie, qui déportent ou prévoient de déporter les soi-disant migrants irréguliers (comme le prévoit l’accord de Meloni avec l’Albanie), les invitant à considérer la dignité de chaque personne au-dessus des considérations politiques ou légales, et à construire une société plus juste et inclusive.

Sante Cavalleri