Pour le Pape François, l’Église a besoin de prophétie faite de prières et non de paroles

“Vous prophètes ? Commencer à servir et taisez-vous”. Cette exhortation, improvisée pendant son homélie, synthétise bien le message que le Pape François a voulu faire passer lors de la célébration qu’il a présidée à la Basilique Saint-Pierre ce lundi 29 juin dédiée à la solennité de Saints Pierre et Paul, Saints patrons de Rome. Face à une dizaine de cardinaux et une cinquantaine de fidèles, le Saint-Père a béni, comme habituellement à cette occasion, les pallium qui seront remis aux nouveaux archevêques créés cette année.

Dans son homélie, le Pape a également appelé à prier pour les dirigeants politiques, au lieu de les insulter. Toujours en improvisant, il a rappelé leur responsabilité, les exhortant à suivre le chemin du bien, de l’unité et non de l’attaque ou de la médisance : “nous demandons la grâce de savoir prier pour les uns et les autres. Saint-Paul exhortait les Chrétiens à prier pour tous et avant tout pour ceux qui gouvernaient. ‘Mais ce dirigeant est…’ les qualificatifs sont nombreux. Mais c’est à Dieu de les juger. Prions pour eux, ils ont besoin de la prière. C’est un devoir que le Seigneur nous confie. Le faisons-nous ? Ou alors nous médisons, insultons et c’est tout ?”.

Pour François, l’Eglise n’a pas besoin de ces paroles mais de personnes qui se mettent au service. Il a ainsi invité à “servir et se taire”. “Aujourd’hui, nous avons besoin de prophétie, de vraie prophétie : pas de paroles qui promettent l’impossible, mais de témoignages que l’Evangile est possible”.“Les manifestations miraculeuses ne servent à rien, mais il faut de vies qui manifestent le miracle de l’amour de Dieu. Non de puissance, mais de cohérence. Non de paroles, mais de prière. Non de proclamations, mais de service. Non de théories, mais de témoignage. Nous n’avons pas besoin d’être riches, mais d’aimer les pauvres ; non de gagner pour nous-même, mais de nous dépenser pour les autres ; non du consentement du monde, mais de la joie pour le monde à venir ; non de projets pastoraux efficaces, mais de pasteurs qui offrent leur vie : des amoureux de Dieu”. Le Souverain pontife a ainsi ajouté : “Ça me fait mal quand j’entends dire ‘nous voulons une Eglise prophétique’… Mais que fais-tu pour une Eglise prophétique ? Tu en veux une : commence par servir et tais-toi.”