“Nous ne devons jamais oublier que les jeunes générations ont le droit de recevoir de nous un monde beau et vivable, et que cela nous investit de graves devoirs envers la création que nous avons reçue des mains généreuses de Dieu”. C’est ainsi que le pape François a motivé la suggestion de s’engager dans une protection plus stricte de l’environnement et dans la lutte contre le changement climatique adressée à la délégation de juristes des États membres du Conseil de l’Europe qui ont signé l’Appel de Vienne en juin 2022, “un texte qui invite les États membres à s’engager en faveur de l’État de droit et de l’indépendance de la justice”. Et qui “s’inscrit dans le contexte européen actuel, difficile à bien des égards en raison, notamment, de la guerre insensée en Ukraine”. Des mots très clairs et sans équivoque concernant le jugement de François sur le conflit prolongé qui oppose non seulement l’Ukraine, mais aussi les États-Unis et l’UE à la Russie.
Le pape et les juristes ont en commun la préoccupation que “l’État de droit ne doit jamais faire l’objet de la moindre exception, même en temps de crise”. “Les temps de crise sociale, économique, identitaire et sécuritaire mettent en effet les démocraties occidentales au défi de réagir efficacement, tout en restant fidèles à leurs principes. Le risque, cependant, est que “la peur des troubles et de la violence et la nécessité d’agir efficacement face à l’urgence ne conduisent à la tentation de limiter, au moins temporairement, l’État de droit dans la recherche de solutions faciles et immédiates”.
“Merci pour cette contribution”, a déclaré le pape aux juristes européens, avant de révéler : “Je suis en train d’écrire une deuxième partie de Laudato si’ pour mettre à jour les problèmes actuels”.
Le pape François s’est également attardé sur l’un des “aspects sur lesquels il faut être vigilant en ce qui concerne votre profession”, à savoir “le rappel du principe fondamental du secret professionnel, dont vous déplorez la violation dans certains États membres”. “Je comprends et partage votre préoccupation et vous encourage dans votre démarche”, a-t-il déclaré. Il est impératif de préserver dans nos sociétés des espaces de confidentialité où les gens peuvent s’exprimer et déposer leurs fardeaux. C’est très important. Dans l’Église, nous avons le secret de la confession ; vous avez aussi cet espace, où une personne peut dire la vérité à son avocat pour qu’il puisse l’aider”.
Sante Cavalleri