« Prions pour qu’à Noël il y ait un cessez-le-feu sur tous les fronts de guerre, en Ukraine, en Terre Sainte, au Moyen-Orient et dans le monde entier. Et je pense avec douleur à Gaza, à tant de cruauté, aux enfants mitraillés, aux bombardements des écoles et des hôpitaux… Que de cruauté ! » Telles ont été les paroles du pape François lors de l’Angélus, dirigé aujourd’hui depuis la chapelle de Santa Marta, la résidence vaticane où il réside et où il a préféré rester pour ne pas s’exposer aux basses températures du jour, ayant froid (« Je regrette de ne pas être avec vous sur la place, mais je vais mieux et il faut prendre des précautions », a-t-il dit aux fidèles qui étaient également rassemblés sous les fenêtres de la troisième loggia du Palais apostolique).
Hier, recevant la Curie romaine pour ses vœux de Noël, le Pape avait parlé de « cruauté » en condamnant les bombardements israéliens sur les enfants de Gaza, se référant en particulier aux sept victimes mineures de ces derniers jours, toutes membres d’une même famille. Le souverain pontife avait souligné que de telles actions ne peuvent être considérées comme des actes de guerre, mais représentent une cruauté inacceptable.
En réponse à ces déclarations, l’ambassade d’Israël auprès du Saint-Siège a exprimé sa déception. Par le biais d’un communiqué, elle a réitéré qu’à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023, au cours de laquelle un « massacre génocidaire » de citoyens israéliens a eu lieu, Israël a exercé son droit à l’autodéfense face à des menaces provenant de multiples fronts. L’ambassade a souligné que toute tentative de définir ces actions différemment équivaut à isoler l’État juif.
Le ministère israélien des affaires étrangères est alors intervenu directement, répondant avec véhémence aux déclarations du pape François, affirmant que « la cruauté, c’est lorsque des terroristes se cachent derrière des enfants pour tenter de tuer des enfants israéliens ; la cruauté, c’est lorsque des terroristes prennent 100 personnes en otage pendant 442 jours, dont un nourrisson et des enfants, et qu’ils les maltraitent ».
Le ministère a ajouté : « Malheureusement, le pape a choisi d’ignorer cela, ainsi que le fait que les actions d’Israël visaient des terroristes qui utilisaient des enfants comme boucliers humains. »
Israël a également souligné que « les déclarations du pape sont particulièrement décevantes parce qu’elles sont déconnectées du contexte réel et factuel de la lutte d’Israël contre le terrorisme djihadiste, une guerre sur plusieurs fronts qui lui a été imposée depuis le 7 octobre ».
Mais le pape François n’a pas changé de position d’un pouce.
Et il a appelé à une trêve de Noël généralisée : « L’Ukraine tourmentée continue d’être frappée par des attaques contre des villes, endommageant parfois des écoles, des hôpitaux, des églises. Faire taire les armes et et que résonnent les chants de Noël ! Prions pour qu’à Noël, le feu cesse sur tous les fronts de la guerre, en Ukraine, en Terre sainte, au Moyen-Orient et dans le monde entier ».
Ses pensées angoissées se sont également tournées vers le Mozambique, un pays qui risque de replonger dans la guerre civile. « Je suis toujours avec attention et préoccupation les nouvelles qui arrivent du Mozambique et je souhaite renouveler à ce peuple bien-aimé mon message d’espérance, de paix et de réconciliation », a déclaré François. Je prie pour que le dialogue et la recherche du bien commun, soutenus par la foi et la bonne volonté, l’emportent sur la méfiance et la discorde ».
Sante Cavalleri