“Nous sommes tous choqués par les images, une maternité a été bombardée dans le centre-ville. Des femmes et des enfants ont de nouveau été victimes, des armes profondément létales ont été utilisées sans discrimination. La France condamne avec la plus grande fermeté cet acte de guerre indigne et illégal”. Tels sont les mots du président français, Macron, à Versailles lors du sommet avec les dirigeants de l’UE consacré à la guerre en Ukraine. Macron s’est dit pessimiste et inquiet.
“Je suis réaliste: je ne vois pas de solution diplomatique dans les prochaines heures, mais nous devons continuer à nous engager et à dialoguer pour parvenir à cette solution, nous devons obtenir un cessez-le-feu et la fin de la guerre, pour protéger les Ukrainiens et l’Europe”, a-t-il souligné.
Le président français s’est ensuite exprimé sur les conditions d’un cessez-le-feu en Ukraine fixées par le président russe: “Je dois avouer que les conditions mises sur la table aujourd’hui sont inacceptables. La question est donc de savoir si Poutine est prêt à se réengager honnêtement et à proposer quelque chose”, a déclaré Macron, ajoutant qu’il reparlera avec le chef du Kremlin dans les prochaines heures.
Sur les trois pays candidats à l’adhésion à l’UE, l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, Macron a fait une proposition de compromis: “c’est une discussion, une discussion importante, car il faut envoyer un signal fort aux Ukrainiens. D’un autre côté, faut-il rejoindre un pays en guerre? Je crois que non. Doit-on fermer la porte et dire jamais? Ce serait injuste, peut-on oublier l’équilibre de la région ? Il faut prendre soin. La Moldavie est très fragile: elle est dépendante du gaz russe, il y a la Transnistrie, avec des combattants, il y a des dizaines de milliers de réfugiés. Nous ne pouvons pas l’abandonner sur son chemin. Et il faut être prudent avec les Balkans occidentaux. Il faut envoyer un signal”, a-t-il conclu.
“L’impact majeur de la guerre est la destruction de l’Ukraine. Nous avons demandé ensemble à de nombreuses reprises au président Poutine d’arrêter les hostilités et en particulier les bombardements de civils. Nous continuerons à le faire”, a observé notre Premier ministre, Mario Draghi à Versailles.
“Le bombardement de l’hôpital pour enfants de Mariupol est inhumain, cruel et tragique. Je suis convaincue qu’il s’agit d’un crime de guerre”, a déclaré Ursula Von Der Leyen qui a condamné sur Twitter l’attentat contre l’hôpital pour enfants de Mariupol. “Nous avons besoin d’une enquête complète”, a ajouté le président.
“Nous devons être clairs : ce que Poutine et Loukachenko font en Ukraine est criminel. C’est un crime de guerre. Elle renverse l’ordre mondial démocratique, et nous devons tenir les coupables responsables devant le tribunal pénal international le moment venu”, a joint la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, s’adressant aux dirigeants de l’UE lors du sommet de Versailles.
Pour la dirigeante maltaise, un procès à La Haye : “serait la victoire ukrainienne dernière pour le peuple, pour l’État de droit et pour notre mode de vie fondé sur des règles”, a-t-elle ajoutée.
“Nous savons que Poutine ne s’arrêtera pas à Kiev, tout comme il ne s’est pas arrêté en Crimée. Les tactiques qu’il a affinées en Syrie ont été mises en œuvre en Europe, nos sanctions doivent continuer à le frapper durament”.
“L’UE doit être prête à être blessée par le contrecoup des mesures, ma c’est un coût que nous devons supporter dans ce tournant de l’histoire européenne, un prix que je pense que notre peuple est prêt à payer.” Le président du Parlement européen a également exhorté les dirigeants européens à “faire plus” pour les pays voisins à risque, comme la Moldavie et la Géorgie.
A tous jugés, Vladimir Poutine revient attaquer l’Occident pour les sanctions qu’il juge illégitimes : “Nous trouverons une solution à tous les problèmes ensemble avec nos partenaires qui ne reconnaissent pas les sanctions. Des sanctions contre la Russie pourraient provoquer une nouvelle augmentation des prix alimentaires dans le monde”.