“ResQ”, l’association que veut mettre à l’eau un nouveau navire pour sauver des vies en Méditerranée

Le gouvernement italien finance (comme l’ont fait les ministres de l’Intérieur successifs Minniti, Salvini et Lamorgese) et remercie (comme le fait Mario Draghi, le Président du Conseil), les bateaux libyens et tunisiens pour repousser les migrants vers l’Afrique du Nord.

Mais en Italie, il y a aussi des personnes qui se bougent pour ajouter un navire à la flotte humanitaire des ONG qui tentent courageusement de sauver le plus de vies en mer. L’association “ResQ” a en effet pour objectif d’assurer une nouvelle présence en Méditerranée en faisant l’acquisition d’une navire pour secourir les naufragés, et ainsi témoigner ce qui s’y déroule.

Depuis le mois d’octobre, “ResQ” a donc lancé une campagne de financement participatif, une récolte de fonds, pour acquérir un bateau, créer une équipe de professionnels et de volontaires, dont des médecins et infirmiers, qui pourront porter secours et recueillir les témoignages sur le drame qui se joue à quelques miles des côtes italiennes. Des journalistes et photographes seraient aussi accueillis à bord pour informer l’opinion publique à travers les médias, des rencontres publiques et dans les écoles.

“Nous voulons sauver la vie des personnes” souligne le Président de ResQ et journaliste du magazine italien Famiglia Cristiana, Luciano Scalettari. “Nous y allons car personne ne doit mourir en mer, quelque soit le motif. Nous mettons un point d’honneur à ce que ceux qui risquent de mourir en mer soient sauvés”.

L’idée est née d’un constat : les navires actuellement en opération pour le secours de ces naufragés en Méditerranée ne sont pas assez nombreux. Comme le confirment ces premiers mois de l’année 2021. “Des centaines de personnes ont déjà disparu, ou été retrouvées morts. Ce qui confirme qu’elles continuent d’y mourir et que le nombre de bateaux est insuffisant”.

D’après le président de l’association ResQ, il n’est pas normal que des ONG et associations soient obligées d’accomplir ce travail de sauvetage : “selon nous, c’est le devoir des institutions de respecter le droit international et de sauver les personnes en mer. Mais personne ne le fait. Alors nous avons décidé de réagir”.

Par ailleurs, il estime que “sauver des vies n’est pas et ne pourra jamais être un crime”, mais c’est nécessaire. Et il rappelle le droit international “univoque, établi par les normes internationales du secours”, selon lequel “les personnes en difficulté doivent être secourues, sauvées et portées en sécurité dans le port le plus proche”.