Saint-Siège. Le confinement des dépenses se poursuit, sans amoindrir la charité du Pape

The Rev. Juan Antonio Guerrero Alves in Oct. 2019. Photo by Stefano Denanni

“Aider l’économie du Saint-Siège à répondre à ses besoins, en veillant à ce que l’activité économique ne détourne pas ou ne sape pas la crédibilité de la mission d’aide à l’unité dans la charité et la mission évangélisatrice de l’Église.” C’est ainsi que le préfet du secrétariat à l’économie, le père Juan Antonio Guerrero Alves, décrit dans une interview aux médias du Vatican la tâche du dicastère qu’il dirige depuis deux ans, rapporte Vatican News.

Dans l’interview, le Père Guerrero offre quelques données sur le nouveau budget du Saint-Siège, qui a considérablement augmenté cette année en raison de l’inclusion de nouvelles entités. La maîtrise des coûts se poursuit, avec une nouvelle réduction de 4 millions d’euros. Le déficit est inférieur au budget, et le Préfet espère pouvoir proposer prochainement des données sur les revenus et les dépenses des Sous de Saint Pierre, anticipant que les offrandes des fidèles ont également diminué cette année.

L’urgence Covid pèse toujours sur les comptes du Saint-Siège qui prévoit un déficit de 33,4 millions d’euros pour 2022. C’est ce qui ressort du budget même s’il y a des signes d’amélioration par rapport à l’année dernière.

Mais ce n’est pas seulement la pandémie qui crée un nouveau « rouge » dans les comptes du Vatican. Reste aussi le nœud des dons aux Deniers de Saint-Pierre, qui diminuent d’année en année. Pour cette raison, le ‘ministère’ de l’économie du Saint-Siège envisage de se concentrer, pour une augmentation des revenus, sur l’expansion de la part des bâtiments qui donnent de la rentabilité, en limant les espaces occupés par les bureaux de la Curie.

“Probablement les quelques erreurs du passé qui nous ont enlevé tant de crédibilité en tant qu’Église nous pèsent trop et nous pouvons être trop scrupuleux de peur de tomber dans l’arbitraire qui a conduit à ces erreurs… “, dit le Père Juan Antonio Guerrero, préfet du Secrétariat Vatican pour l’Économie, dans un passage d’une interview avec les médias du Vatican à l’occasion de la publication du budget du Saint-Siège.

Ces dernières années, le pape François s’est donné un rôle normatif en matière d’approvisionnement, de recrutement, de cadeaux. Une nouveauté qui a fait émerger, observe le directeur de la rédaction vaticane Andrea Tornielli, la question de “la nécessité de rationaliser les procédures bureaucratiques”. “De nouvelles procédures ont été introduites et une plus grande discipline dans les processus et cela demande du temps d’adaptation, il faudra du temps pour s’y habituer, car c’est un changement culturel”, répond le jésuite espagnol.

“Les quelques erreurs du passé qui nous ont enlevé tant de crédibilité en tant qu’Église nous pèsent trop – répète le Père Guerrero – et nous pouvons être trop scrupuleux de peur de tomber dans l’arbitraire qui a conduit à ces erreurs. Nous essayons de simplifier les processus et les uniformiser pour faciliter l’applicabilité de la loi. D’autre part, les organismes et services adjudicateurs doivent également reconnaître qu’ils doivent prendre des mesures et modifier de nombreuses pratiques établies de longue date. Les difficultés et les complexités du nouveau processus, qui nous ne sommes pas encore habitués face à eux, ils sont souvent sur-accentués, peut-être pour continuer à faire les choses comme d’habitude, en évitant les nouvelles procédures”.