Soudan du sud. Pour François “il faut avant tout endiguer l’arrivée des armes”. Et il demande la démocratie et non des pères maîtres (S.C.)

Pour le Soudan du Sud, le plus jeune pays d’Afrique, «il est temps d’en dire assez : assez de sang versé, assez de conflits, assez de violence et d’accusations mutuelles contre ceux qui les commettent, assez pour laisser le peuple assoiffé de paix. Fini la destruction, il est temps de construire! Oubliez le temps de la guerre et faites en sorte qu’il y ait un temps de paix! »

Arrivé enfin à Juba avec l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby et le modérateur de l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse Greenshield, le pape François demande que nous arrêtions vraiment de nous battre et de haïr: «assez sans si et sans mais», invoque-t-il. Et s’adressant directement au président Salva Kiir et aux vice-présidents de ce pays, qui se disent prêts à reprendre les pourparlers de paix à Rome, il insiste : « assez de destructions, c’est l’heure de la construction ».

« Monsieur le Président – ​​ajoute-t-il – cette conversation nocturne que nous avons eue, que nous avons eue en Ouganda, me vient au cœur : votre désir de paix était là. Avançons là-dessus.” « Des années de guerres et de conflits – a observé le Pape – semblent ne pas avoir de fin et même récemment, même hier, des affrontements amers ont eu lieu, tandis que les processus de réconciliation semblent paralysés et que les promesses de paix restent non tenues. Cette souffrance épuisante n’est pas vaine ; que la patience et les sacrifices du peuple sud-soudanais, de ces jeunes, humbles et courageux, interpellent tout le monde et, comme des graines qui donnent vie à la plante dans la terre, puissent-ils voir fleurir et fructifier des germes de paix ».

« Il y a un besoin – souligne François – de pères, pas de maîtres. Et d’étapes stables de développement, pas de chutes continues ».
«Les blessures – espère-t-il – font place à une croissance paisible».

Puis, nous invitant à regarder vers les générations futures, Bergoglio observe qu’elles honoreront cette terre dans la mesure où elle pourra être transmise harmonieusement.
«La violence, en revanche, inverse le cours de l’histoire”. François veut que « cette terre ne soit pas réduite à un cimetière, mais redevienne un jardin florissant ».

Pour cette raison, plaide-t-il, « il faut avant tout endiguer l’arrivée d’armes qui, malgré les interdictions, continuent d’arriver dans de nombreux pays de la zone et aussi au Soudan du Sud : il faut beaucoup de choses ici, mais certainement pas d’autres instruments de la mort”. Et invoquant la solidarité internationale avec le Soudan du Sud, il conclut enfin : « D’autres remblais sont indispensables pour garantir le cours de la vie sociale : je fais référence au développement de politiques de santé adéquates, au besoin d’infrastructures vitales et, de manière particulière, aux rôle de l’alphabétisation et de l’éducation, seul moyen pour les enfants de cette terre de prendre leur avenir en main ».

Sante Cavalleri