L’extraordinaire rapidité avec laquelle, en un peu plus d’un an, des scientifiques ont réussi à produire des vaccins sûrs pour combattre un virus qui a mis à genoux le monde entier nous ne permet pas encore de pousser un soupir de soulagement. À présent, nous ne disposons pas de vaccins suffisants, les variantes du virus continuent à entraver la sortie de la pandémie et les stocks disponibles sont concentrés dans les mains de trop peu de pays. C’est l’alarme lancé par la Directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, qui a souligné que le cœur du problème réside dans le fait que « certains Pays ont signé des accords pour un nombre de doses de vaccin suffisant à vacciner leur population plusieurs fois, tandis que dans d’autres pays la première dose de vaccin n’a pas encore été administrée. Il s’agit d’une menace pour nous tous. Ce faisant, le virus et ses mutations vont gagner ».
L’appel d’Henrietta Fore est adressé aux gouvernement, aux entreprises et aux partenaires impliqués dans la campagne de vaccination de masse, afin qu’ils puissent élaborer une stratégie garantissant un accès équitable aux vaccins pour tous. En particulier, il est nécessaire – comme l’a explicité la directrice de l’UNICEF – « de simplifier les Droits de Propriété Intellectuelle par le biais de l’octroi volontaire et proactive de licences de la part des titulaires de ces droits ». Cela se traduit, notamment, dans la livraison, de la part des titulaires des droits de propriété, de « partenariats technologiques qui accompagnent les licences de propriété intellectuelle, pour partager activement le savoir-faire et sous-traiter aux producteurs, sans imposer des restrictions injustifiées, géographiques ou de volume ».
Le virus ne connait pas de frontières : pour le battre il faut avant tout éradiquer les nationalismes et les égoïsmes en matière de vaccins, qui favorisent quelques-uns et pénalisent beaucoup d’autres. « Les gouvernements devraient éliminer les mesures de contrôle d’import/export directes et indirectes qui bloquent, limitent ou ralentissent l’exportation des vaccins », l’exhortation de Henrietta Fore. « Vaincre le virus COVID-19 dans tous nos pays d’origine signifie bien évidemment – rappelle-t-elle – « le vaincre partout dans le monde en assurant un flux constant de vaccins et d’aides pour tous ».
La pandémie n’a fait que renforcer les murs déjà existants entre les pays avancés et les pays en voie de développement, en mettant en évidence les inégalités profondes présentes à l’intérieur de nos sociétés. Les données de la pandémie le confirment, lorsqu’ils concordent dans la triste conclusion que le grand nombre de personnes malades ou décédées à cause du coronavirus a été enregistré parmi des personnes et des communautés qui vivent dans des conditions de pauvreté, des conditions de vie défavorables, sont victimes de discriminations ou, en générale, de toute phénomène d’exclusion sociale. Ces disparités, comme l’a dénoncé l’UNICEF, concernent aussi la distribution globale des vaccins. La lumière au bout du tunnel apparait grâce au COVAX, le programme international promu par l’OMS qui a comme objectif l’accès équitable aux vaccins contre la COVID-19. À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée ce mercredi dernier, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, en a décrit l’importance : « Grâce à l’initiative COVAX, un nombre majeur de pays sont en train de recevoir des fournitures de vaccins, mais la majorité des personnes dans les pays à faibles ou moyens revenus doivent encore regarder et attendre. Ces inégalités sont immorales et elles sont dangereuses pour notre santé, nos économies et nos sociétés ».
Arianna Barile